Mme Hanoune estime que les consciences ont évolué depuis les élections de 1991 Invitée de l'émission «100% politique» de la Radio Chaîne III, la présidente du PT assène ses vérités en parlant de l'islamisme politique, des réformes et de la tragédie libyenne. «Le courant islamiste est complètement laminé en Algérie», a déclaré Louisa Hanoune lors de l'émission hebdomadaire 100% politique, organisée par la Radio Algérie internationale. Interrogée à propos des résultats qui ont sanctionné les élections législatives en Tunisie, en Egypte et au Maroc et de leur impact sur notre pays, l'invitée de la chaîne réfute l'argument selon lequel les islamistes ont raflé la mise, soulignant que seule une personne sur dix qui ont pris part aux élections, a opté pour eux. «Ceux qui attribuent les changements intervenus dans ces pays à une montée de l'islamisme se trompent car les partis qui se réclament de la mouvance islamique n'ont obtenu que dix pour cent des suffrages et qu'il leur a fallu l'appui des autres partis pour arriver à une majorité au Parlement», a-t-elle précisé. Pour Louisa Hanoune, «la donne a complètement changé en Algérie, il n'y a qu'à se référer aux déclarations faites, il y a quelques jours, par l'ex-numéro deux du parti dissous qui a affirmé que les islamistes ne prendront jamais le pouvoir en Algérie». Rappelant que l'Algérie n'est ni la Tunisie, ni l'Egypte, ni le Maroc, la présidente du Parti des travailleurs considère que les consciences ont beaucoup évolué depuis les élections avortées de 1991 et que les Algériens ont tiré les leçons de la tragédie nationale qui a plongé le pays dans la spirale de la violence et de la guerre civile. «Les Algériens qui ont payé un très lourd tribut, ont retenu les leçons de la tragédie nationale qui a frappé le pays en le plongeant, dix ans durant, dans la guerre civile et la désolation. Ils savent, maintenant où est leur intérêt et ne veulent pas vivre une autre tragédie», a-t-elle indiqué. A une question relative aux récentes déclarations faites par Abdallah Djaballah au sortir d'une rencontre avec deux ambassadeurs de pays occidentaux, Louisa Hanoune a répondu au présentateur de l'émission que celui-ci est libre de voir qui il veut, mais que les gages qu'il leur a donnés au cas où son parti sortirait vainqueur des futurs scrutins sont trompeurs et que les Algériens le savent et réfutent les thèses faisant des partis islamiques des partis BCBG. «Le 17 septembre dernier, sur Facebook, des informations relayées par certaines parties avaient circulé, faisant état d'une sortie du peuple algérien dans la rue. Les citoyens ne sont pas dupes, ils n'ont pas marché, sentant, là, une grossière manipulation orchestrée par les ennemis de l'Algérie qui font feu de tout bois», a -t-elle expliqué. Le citoyen algérien se réclame de la mouvance démocratique et ne veut pas d'une économie de bazar, comparable à celle que veulent nous imposer certains, a-t-elle ajouté. A une autre question sur son parti et son idéologie, Louisa Hanoune est catégorique. «Le PT est un parti démocratique qui a un ancrage dans la société et qui lutte en faveur des masses laborieuses et d'un monde meilleur, débarrassé des puissances de l'argent et du mal.» Priée de s'expliquer sur les réformes et le vote des députés à l'APN, l'invitée de la Radio Algérie internationale de l'émission 100% politique n'y est pas allée avec le dos de la cuillère en indiquant que «ce ne sont pas de vraies réformes et que les textes qui ont été votés ont été vidés de leur contenu en précisant que le débat est biaisé». A un journaliste qui lui avait demandé pourquoi son parti avait exigé une deuxième lecture, Mme Hanoune, tout en soulignant que ce n'est pas elle, mais le président de la République Abdelaziz Bouteflika, en personne, qui a demandé une seconde lecture, accuse encore une fois le parti FLN de bloquer les réformes. A propos de l'intervention militaire en Libye et son impact sur le Maghreb et sur la région du Sahel, la secrétaire générale du PT est persuadée que l'occupation militaire de ce pays s'inscrit dans le cadre du projet du Grand Moyen-Orient, cher à l'ex-président américain Bush, et que l'Algérie, de par les positions courageuses qu'elle a toujours affichées, est particulièrement visée.