�Le contrat de Sant�Egidio �tait n�cessaire dans la conjoncture o� il s'est tenu. Si c'�tait � refaire, je le referais.� Ce n'est pas �tonnant d'entendre cette confirmation de position de la part de la secr�taire g�n�rale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, une des signataires, en janvier 1995, de ce qu'ils ont appel� � l'�poque le Contrat national de sortie de crise. Un contrat sign� � Rome entres plusieurs partis politiques alg�riens (FFS, FLN, Ennahda, MDA, PT, JMC) avec les dirigeants du FIS, le parti islamiste qui a d�clar� la guerre � toute une nation. Ainsi, pour Mme Hanoune, qui est intervenue jeudi sur les ondes de la Radio Cha�ne II, �la sortie de la crise de violence survenue dans le pays au lendemain de l'arr�t du processus �lectoral des l�gislatives de 1991, ne pouvait se faire que dans un cadre de dialogue avec les dirigeants politiques�. C'est sans surprise que celle-ci intervient aujourd'hui en faveur de ces m�mes dirigeants, qui, dit-elle, �ont le droit de reprendre l'exercice de l'activit� politique�. Interrog�e sur les d�clarations de Rabah Kebir concernant son souhait de cr�er un nouveau parti politique, la secr�taire g�n�rale du PT estime que �celui-ci est dans ses droits � partir du moment qu'il a b�n�fici� de la loi sur la r�conciliation nationale�. L'invit�e du forum de la Radio Cha�ne II ne va pas sans affirmer que �les lois portant la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale peuvent �tre chang�es et renforc�es au fur et � mesure que d'autres questions relatives au r�tablissement de la paix surgissent�. �Kebir est un Alg�rien comme tous les autres. Il jouit des m�mes droits que ses pairs. Nous sommes pour le libre exercice de la politique sans aucune exclusion�, fait-elle remarquer en arguant qu'une quelconque exclusion �pourrait engendrer encore de la violence, sur un terrain, dit-elle, fragile et sensible�. Hors, la charte elle-m�me �carte toute �ventualit� de la reprise de l'activit� politique par les dirigeants de l'ex-FIS. Alors que veut exactement Louisa Hanoune ? Sa r�ponse ne peut �tre plus claire : �Le moment est venu pour situer les responsabilit�s des uns et des autres dans la trag�die nationale.� La secr�taire g�n�rale du PT appelle � l'ouverture d'un dialogue franc par les partis politiques repr�sent�s en Alg�rie. Plut�t, elle exige des comptes sur ce qui s'est pass� ces quinze derni�res ann�es. En toute vraisemblance, c'est la question du �qui-a-tu�-qui ?� qui ressurgit, mais dans une nouvelle version. Pas celle entretenue pendant des ann�es par les m�dias occidentaux, mais par la partie responsable des crimes. Les propos tenus jeudi par Louisa Hanoune ne diff�rent pas trop de ceux prononc�s il y a quelques jours par le num�ro 2 de l'ex-Fis, Ali Benhadj, quand il a appel� � faire toute la lumi�re sur la d�cennie noire. Louisa Hanoune auraitelle accord� son soutien au retour des dirigeants de l'ex-FIS sur la sc�ne politique, quitte � faire l'impasse sur le contenu de la charte? A quelques mois de la tenue des �lections l�gislatives, la secr�taire g�n�rale du PT recommande �un assainissement politique�, en pr�vision de ce rendez-vous �lectoral. Cependant, on ne comprend pas de quel assainissement il s'agit. Est-ce qu'il s'agit de trouver des alternatives d�mocratiques pour la situation actuelle et conduire la nation vers un d�veloppement r�el et durable ou bien simplement de r�habiliter le parti du FIS dissous?