Le rapport final d'enquête sur la pénurie et la hausse des prix de certains produits de large consommation a conclu que des dysfonctionnements liés à la «mauvaise» organisation du marché national et la «non maîtrise» des mécanismes d'importation et de distribution étaient les principales causes de la pénurie de ces produits enregistrée début 2011. La décision de publication de ce rapport a été approuvée dimanche par les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) lors d'une séance plénière présidée par M. Abdelaziz Ziari, président de l'Assemblée. Le président de la commission d'enquête parlementaire, Mohamed Kamel Rezgui, a indiqué, dans une conférence de presse, que les visites effectuées par les membres de la commission au niveau des unités de production des produits objet de pénurie, ont révélé que parmi les dysfonctionnements enregistrés figuraient le manque de certains produits de large consommation importés ou produits au niveau national et le déséquilibre en matière de distribution. Il a précisé qu'il n'était pas du ressort de la commission d'en imputer la responsabilité à des personnes ou des institutions, mais plutôt de définir les causes et les circonstances ayant causé la pénurie de certains produits de large consommation. M. Rezgui a relevé, par la même occasion, le «monopole» exercé par certains opérateurs sur le marché national, estimant que cette situation a engendré une «faiblesse» dans l'organisation du marché. De ce fait, il a appelé à mettre fin au monopole sur certains produits tels que l'huile et le sucre, à travers l'encouragement de l'investissement dans ce domaine. Il a plaidé aussi pour la dynamisation du Conseil national de la concurrence en qualité d'autorité de régulation afin de mieux gérer et maîtriser le marché national. Dans ses conclusions, le rapport de la commission d'enquête a recommandé la réorganisation des marchés de gros, le renforcement des services de contrôle, ainsi que l'amélioration de la coordination entre les différents services de l'Etat et l'intégration du marché informel dans l'activité commerciale légale. La commission d'enquête, composée de 17 députés de différents groupes parlementaires, a tenu dans le cadre de son travail plusieurs réunions consacrées à l'audition de ministres, d'opérateurs économiques et de directeurs d'organismes publics en relation avec le secteur du commerce. Les membres de la commission ont effectué, en outre, des visites d'inspection dans les principales entreprises publiques et privées productrices de produits de large consommation subventionnés par l'Etat. A cet égard, M. Rezgui a tenu à préciser que la commission n'a pu auditionner, pour les besoins de son enquête, des représentants des commerçants de gros de différentes régions (Alger, Blida, Sétif, Oran) pour la simple raison, a-t-il expliqué, qu'ils n'ont pas répondu à la convocation qui leur a été adressée. Il a, toutefois, indiqué que le président de l'APN en a été saisi et que l'affaire suit toujours son cours pour connaître les raisons exactes de l'absence de ces commerçants.