Un rapport qui a fait couler beaucoup d'encre Il est inconcevable que les subventions de l'Etat profitent aux hauts revenus comme aux moyens et bas salaires! C'est aujourd'hui que les députés décideront de la diffusion, ou non, à destination du grand public, du rapport «tant attendu» de la commission d'enquête parlementaire sur la pénurie et la brusque hausse des prix des produits de large consommation qui avait été le détonateur des émeutes de janvier dernier. En effet, le rapport final d'enquête effectué par la chambre basse du Parlement sur ce manque de certains produits et la hausse qu'ils ont enregistrée en début 2011 sur le marché national, sera soumis par la commission d'enquête de l'Assemblée populaire nationale (APN) au président de cette même assemblée, Abdelaziz Ziari. Ce dernier a récemment assuré que les conclusions de la commission d'enquête «seront suivies d'effet». Le rapport, qui sera adressé en particulier au président de la République, met l'accent sur l'enjeu et l'objectif de la commission, dont le travail s'est fait dans «la transparence la plus possible» en vue de situer les responsabilités tant au niveau de la réglementation, qu'au niveau des intervenants ou des opérateurs économiques privés ou publics. Cependant, il est utile de relever que Ziari a déclaré que «l'objectif est de savoir pourquoi il y a eu des hausses de prix de ces produits de base» tout en s'interrogeant sur la déficience du «contrôle du marché des produits de première nécessité qui n'a pas permis d'éviter les problèmes qui se sont posés.» Le président de l'APN a saisi cette opportunité pour appeler à la révision de la réglementation régissant le marché, en vue de remédier aux défaillances et insuffisances constatées, prévenant que «s'il y a des responsabilités d'une autre nature, les concernés auront à rendre des comptes, qu'il s'agisse d'entreprises publiques ou privées». De son côté, le président de la commission d'enquête parlementaire, Mohamed Kamel Rezgui, a estimé que la «mauvaise organisation du marché national et la non-maîtrise des mécanismes d'importation et de distribution étaient les principales causes de cette situation». A la veille de l'élaboration du rapport final d'enquête, il avait indiqué que parmi les dysfonctionnements enregistrés figuraient «le manque de certains produits de large consommation importés ou produits au niveau national et le déséquilibre en matière de distribution». La commission d'enquête, composée de 17 députés de différents groupes parlementaires, a tenu plusieurs réunions comme l'audition de ministres, opérateurs économiques et directeurs d'organismes publics en relation avec le commerce. Des visites d'inspection dans les principales entreprises publiques et privées productrices de produits de large consommation subventionnés par l'Etat, ont été effectuées. A ce propos, les recommandations émises par ladite commission soutiennent la politique gouvernementale qui préconise une limitation de la subvention des produits de première nécessité qui ne doit profiter qu'aux bas ou moyens salaires. Pour rappel, la création de cette commission d'enquête avait été adoptée le 20 avril 2011 à l'APN et installée en mai, avec pour mission de déterminer les causes des dysfonctionnements qu'avait connu au début de l'année le marché national en raison de la raréfaction de certains produits de base. Citons entre autres, le lait pasteurisé en sachet, l'huile et le sucre... Notons que c'est la première fois que les citoyens algériens auront droit, avec l'aval du président de la République, d'être informés sur les conclusions de pareilles enquêtes auxquelles ont procédé (elles sont nombreuses) des parlementaires. Le président de l'APN avait souligné à L'Expression qu'il n'est pas exclu que le rapport soit soumis à la justice. Parmi les causes ayant conduit aux émeutes de janvier, il y a le fait que Cevital ait exigé des grossisses le paiement par chèques et divers documents sans que cela ne soit imposé par le gouvernement. Certains ont aussi mis en cause le monopole sur quelque produits stratégiques.