Des cinéastes présents au Festival d'Oran du film arabe (FOFA) ont été unanimes à considérer que les supports multimédias modernes, dont le téléphone portable et l'Internet, contribuent à la diffusion de la culture du court métrage dans le monde arabe. Dans une déclaration à l'APS, le réalisateur et producteur égyptien Haitham Es-Sakr, qui participe au festival avec son court métrage «Beep», estime que le problème de la distribution des courts métrages «ne se pose pas aujourd'hui avec acuité grâce à l'Internet et le portable multimédia». Pour répandre la culture de ces oeuvres cinématographiques chez le public arabe, il a insisté sur la nécessité de trouver une «initiative arabe ou régionale» pour la distribution, surtout que ce genre de films connaît une «amélioration continue et une forte participation» de jeunes artistes intéressés par ce domaine. Pour sa part, le réalisateur et écrivain marocain, Abdelilah El Djohari, présent à la cinquième édition de la manifestation avec un court métrage intitulé «Click et déclic», a indiqué que le «public arabe affiche une ouverture pour regarder des courts métrages à travers les nouvelles technologies de communication». Il a ajouté que le court métrage, qui est «créatif, tout comme le long métrage, n'est regardé ou distribué dans le monde arabe que dans des festivals et des chaînes de télévision», appelant les distributeurs et les propriétaires de salles de cinéma et les cinémathèques à accorder «plus d'intérêt» à ces oeuvres et leur projection en public. La cinéaste algérienne Yamina Kessar invitée de cette manifestation estime que la nouvelle génération de cinéastes «a besoin de moyens rapides qui l'aideraient à distribuer ses films et à diffuser ses productions», qualifiant de «nouvelle école» du court métrage les thèmes cinématographiques proposés et le foisonnement d'images sans dialogue. Le fondateur de la Maison des cinéastes en Mauritanie, Mohammed Ahmed Abderrahmane Salem Lahi, et membre du jury des courts métrages en compétition à la cinquième édition du FOFA, a souligné que la «prolifération de ces moyens de communication modernes a largement contribué à la diffusion des courts métrages». Il a ajouté que les courts métrages dans les pays arabes sont un «moyen d'exposer des thèmes et les débattre», en soulignant que «le phénomène des caravanes cinématographiques et spectacles populaires, en plus des festivals et les télévisions, peuvent jouer un grand rôle dans la distribution et la diffusion de ces films auprès du public arabe».