Les mouvements palestiniens poursuivaient hier au Caire leurs discussions sur la mise en oeuvre de la réconciliation nationale, après s'être entendus la veille sur la formation d'une commission électorale et une date limite pour former un gouvernement d'indépendants. L'ensemble des mouvements représentés au Conseil législatif palestinien se sont réunis hier pour discuter de la réactivation de ce Parlement, paralysé depuis 2007, après la division entre la bande de Ghaza et la Cisjordanie, gouvernées respectivement par le Hamas islamiste et l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, chef du Fatah. Une rencontre était en outre prévue dans la soirée entre M.Abbas et le chef du Hamas, Khaled Mechaal, la deuxième au Caire en moins d'un mois, après celle du 24 novembre, lorsque ces réunions avaient été annoncées. Lors des discussions de mardi, qualifiées de «succès» par les participants, les mouvements signataires de l'accord de réconciliation sont convenus de former une commission électorale centrale de neuf membres dirigée par l'actuel président de la commission électorale, Hanna Nasser, un indépendant, ancien président de l'Université de Bir Zeit, près de Ramallah, en Cisjordanie. S'agissant des élections, «il a été convenu de les tenir à la date prévue (mai 2012, Ndlr), en vertu de l'accord de réconciliation et de former une commission électorale, dont la composition sera soumise au président pour promulgation d'un décreté, a indiqué le chef de la délégation du Fatah, Azzam al-Ahmad. Les mouvements palestiniens ont entériné le report à l'année prochaine de la discussion des questions cruciales de la formation du gouvernement transitoire chargé d'organiser des élections prévu par l'accord de réconciliation et de la réunification des services de sécurité. «En ce qui concerne le gouvernement, les participants ont confirmé la nécessité de former un gouvernement de consensus national au plus tard à la fin du mois prochain», a ajouté Azzam al-Ahmad. M.Ahmad a fait état de «consultations pour résoudre le problème du gouvernement dans les délais car il constitue une étape fondamentale dans la mise en oeuvre de l'accord de réconciliation». Il a indiqué espérer «le début des efforts pour restructurer les services de sécurité après la formation du gouvernement, sous la supervision de l'Egypte et avec le soutien de la Ligue arabe». Le Hamas a confirmé ce calendrier, précisant dans un communiqué qu'il avait été en outre entendu «d'achever la libération des prisonniers politiques avant la fin janvier, sous la supervision directe de l'Egypte». Ces discussions doivent être suivies jeudi par une réunion de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) sous la présidence de M.Abbas avec les dirigeants de chacune des composantes, associant ceux du Hamas et du Jihad islamique, qui ne font pas partie de l'OLP. Elle doit notamment porter sur la restructuration de l'OLP et la possible adhésion de ces deux mouvements islamistes. Le Fatah et le Hamas ont conclu le 27 avril un accord surprise de réconciliation, ratifié le 3 mai par l'ensemble des mouvements palestiniens, mais resté pour l'essentiel inappliqué.