Le staff rédactionnel du Journal de l'Ouest, paraissant à Oran et toujours suspendu, comparaîtra aujourd'hui devant le tribunal d'Es Sédikkia pour répondre des charges de diffamation après la plainte déposée par le chef de sûreté de wilaya après une série d'articles dénonçant des abus. L'affaire enrôlée au mois d'août dernier a été renvoyée au 20 septembre sur demande des avocats du journal qui avaient demandé la présence du responsable de la police et celle d'une dizaine de témoins. Le magistrat en charge du dossier jugeant nécessaire la présence du chef de sûreté de wilaya l'a convoqué ainsi que la dizaine de témoins cités par la partie mise en cause. Au mois de juillet dernier, le Journal de l'Ouest avait ouvert ses colonnes à des citoyens se déclarant victimes d'abus de la police. Le journal fort des documents fournis par les citoyens, et grâce à un travail effectué sur le terrain, a publié une série d'articles jugés diffamatoires par le chef de sûreté de wilaya. «Nous avons pris toutes les dispositions avant toute publication», dira M.Benaoum le directeur de la publication du Journal de l'Ouest, précisant que contrairement à ce qui a été avancé par certains titres de la presse régionale, il ne s'agissait nullement d‘une campagne menée contre le chef de sûreté de wilaya. «Nous n'avons fait que notre métier et nous n'avons de comptes à régler avec aucune partie. Notre mission est l'information et nous l'assumerons jusqu'au bout même si cela ne doit pas plaire à certains cercles», nous dira un journaliste qui a longtemps travaillé sur les articles jugés diffamatoires. D'autres journalistes rencontrés au siège de la rédaction du journal n'hésiteront pas à dire que ce qui a été publié représente une goutte dans l'océan que sont les plaintes des citoyens. «Nous avons remis des documents à des confrères de quotidiens nationaux pour que les plaintes des citoyens victimes de l'arbitraire à Oran ne soient pas tues. Ce que nous n'avons pas pu publier le sera grâce au soutien des confrères de l'Expression, du Matin ou encore de Liberté car nous estimons qu'aujourd'hui, dénoncer l'arbitraire est une mission de salut public», diront nos interlocuteurs qui semblent confiants malgré la suspension qui frappe leur titre.