Dans le roman d'Alexandre Dumas, les trois mousquetaires étaient, en réalité, quatre. Exactement comme ceux qui ont porté, durablement, et gravement, atteinte aux intérêts supérieurs de la nation algérienne. C'est le trio Bouteflika-Ouyahia-Zerhouni, renforcé par Belkhadem. Il est, bien évidemment, inutile de préciser que ce barbefelène perfide et opportuniste ne porte pas les mêmes valeurs que Dartagnan (esprit chevaleresque, amitiés tenaces et surtout amour de la patrie). Pour le reste, et à partir de mercredi prochain, une grande campagne de mobilisation en faveur de la liberté de la presse en Algérie s'enclenchera. Plusieurs associations européennes de défense des libertés de presse, d'opinion et des droits de l'Homme, dont la puissante et très influente FIJ (Fédération internationale des journalistes) ont appelé à un méga-rassemblement de soutien à la presse algérienne. Date retenue: mercredi 24 septembre à 10h. lieu: Résidence Palace (quartier européen à proximité du Conseil de la commission européenne). Dans un appel retentissant qui sera publié par l'ensemble des journaux du Royaume, tant francophones que néerlandophones, les initiateurs de la manifestation indiquent: «Des journaux suspendus au motif - non-fondé - de non-paiement de dettes, des journalistes, des directeurs d'organes de presse, des photographes et des caricaturistes arrêtés, humiliés et interrogés pendant des journées entières dans les locaux de la police.» «Lorsqu'ils sont relâchés», est-il plus loin mentionné, «c'est pour être placés sous contrôle judiciaire (Mohamed Benchicou, directeur du Matin) ou reconvoqués à plusieurs reprises». Comme cela a été «promis» à Fouad Boughanem, directeur du Soir d'Algérie, telle est la situation, actuellement, en Algérie. Le constat, rigoureux et sévère dressé par les ONG et la société civile belges et européennes, anticipe aussi le futur immédiat des libertés en Algérie. «Le pire», est-il rédigé en caractères gras dans le document rendu public, «est à venir, vu l'acharnement que met le pouvoir algérien pour en finir, définitivement, avec cet acquis difficilement arraché par la corporation et l'ensemble des Algériens». Les organisateurs de la journée de solidarité avec la presse algérienne relèvent que le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes, Aiden White, qui a séjourné pendant cette période noire traversée par la presse algérienne, a, dans son rapport de mission, fait part de son «inquiétude» et de sa «préoccupation» face au calvaire vécu par les journalistes algériens. Dans le même document, il est noté que dans un appel signé le 14 septembre dernier, les responsables des quotidiens Le Matin, El-Khabar, El-Watan, Liberté, Le Soir d'Algérie, L'Expression, El-Fadjr, Akhar Saâ et Er Raï El Aam ont décidé que le 22 septembre prochain sera «une journée sans presse», et ce, en protestation contre les agissements liberticides du pouvoir. En conclusion et en «appui aux actions initiées à partir de l'Algérie», la FIJ appelle «l'ensemble des journalistes accrédités à Bruxelles, les parlementaires, les représentants des ONG et associations de défense des libertés à assister à la manifestation de soutien avec les journalistes algériens, prévue ce mercredi 24 septembre». Signalons que l'appel a été signé par plusieurs partis politiques et Asbl (Association sans but lucratif) tant de droit belge, européen, qu'algérien. La zone 3 (Europe) du FLN - dont le coordinateur Abderrahmane Kherchouche, membre du comité central issu du 8e congrès - a tenu à apposer sa signature sur ledit document et exhorté l'ensemble des militants du FLN à «venir nombreux» à Résidence Palace.