C'est une promesse que le n°1 du collectif 33 Tours a tenu à rendre à son fidèle public... Par égard et respect aux artistes et amis qui ont toujours soutenu, encouragé et cru dans le collectif 33, sa première tête pensante, Réda Cheikhi, s'est senti dans l'obligation, mercredi dernier, de venir s'expliquer à la radio quant à l'annulation de Bledstock El Festival à la Chaîne III (pour sa cinquième édition sur le plan international et quatrième sur le plan national). Et de donner les motifs de cette annulation. «C'est essentiellement dû à des raisons budgétaires» affirme Réda Cheikhi au micro de Adnane (Black and Blue). Le festival Bledstock est un événement musical et beaucoup de jeunes se sont habitués à y assister avec plaisir, y compris nous-mêmes, eu égard à la qualité artistique et technique. Que de groupes et d'excellents musiciens sont passés par là, enflammant ces trois dernières années la salle Ibn Zeydoun. On pense à Cheikh Sidi Bémol, Raïna Raï, Sinouj, Karim Ziad, Mougar et tant d'autres... Cette année, tout le monde attendait Bledstock avec ferveur et enthousiasme. Et pour cause! Gnawa Diffusion et l'ONB prévus pour le 24 et 25 septembre figuraient au programme. 2003 a été une année décisive pour 33 Tours sa joyeuse et dynamique équipe qui se voyaient prendre un nouveau virage, une nouvelle direction dans l'organisation de spectacles et notamment le choix de la mise en place de son cadre scénique. Aussi, on déplace la scène. Et on opte pour le grand air et l'espace de l'Ecole normale supérieure des Beaux Arts. Un risque à prendre. Un défi à relever. Soit, un espace plus large veut dire plus de moyens techniques et logistiques en plus des contraintes dictées par la fiche technique imposée par tel ou tel manager...«Le métier d'organisateur de spectacle dans le monde entier est un métier très exaltant, mais soumis à des risques. Et bien sûr, s'il n'y a pas de prises de risques, ce métier n'est plus intéressant. Voilà des moments où par respect pour tout le monde, et pour éviter d'aggraver les choses, mieux vaut les annuler. C'est reculer pour mieux sauter», explique Réda Cheikhi. Et de poursuivre: «On se doit de réfléchir tout de suite à une option de rattrapage avant la fin de l'année. C'est une promesse. On essayera de reconduire le même programme, peut-être encore mieux, dans des conditions sans doute améliorées avant la fin de l'année». Une promesse que le principal animateur de 33 Tours réitérera plusieurs fois au cours de l'émission où il aura été également question de la précarité du métier du spectacle qui nécessite de meilleures conditions de travail, plus de moyens, un meilleur cadre, le soutien de tous y compris de l'Etat. Un métier, qui se résume souvent dans notre pays au simple bricolage. D'où la nécessité de prendre en considération et en urgence cette question. Cela renvoie au projet de loi élaboré par le ministère de la Communication et de la Culture et des dispositifs ayant trait justement aux organisateurs de spectacles et dont la mise en application se fera avant la fin de l'année. Alors 33 Tours, fonceur et perfectionniste comme il est, rattrapera assurément son coup. Courage!