Le bureau exécutif du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants de l'opposition syrienne, a annoncé mardi son rejet de l'accord signé récemment avec un autre groupe de l'opposition, le CNCD. «Le bureau exécutif du CNS rejette le document (signé) récemment avec le Comité national pour le changement démocratique (CNCD), car ce texte est en contradiction avec le programme politique du CNS et avec les demandes de la révolution en Syrie», affirme le CNS sur sa page Facebook. «Les membres du bureau exécutif ont appelé à l'unanimité à l'adoption d'un nouveau document qui sera présenté par le CNS aux forces et personnalités politiques (...) et qui sera en phase avec les revendications des jeunes de la révolution», ajoute le communiqué. Le CNS a expliqué avoir signé le 30 décembre au Caire un texte qui «incluait des idées premières devant encore être débattues et ne constituait pas un document politique» comme il a été présenté par le CNCD. Samedi, le CNCD avait annoncé avoir signé avec le CNS «un accord politique qui définit les principes de la lutte démocratique pour la période de transition» de la Syrie vers la démocratie. Selon le CNCD, cet accord, signé par le chef du CNS Burhan Ghalioun et un membre du CNCD, Haytham Manaa, «rejette toute intervention militaire qui porte atteinte à la souveraineté et à l'indépendance du pays». Dans leur accord, le CNCD et le CNS saluaient les «positions adoptées par les officiers et soldats qui ont refusé les ordres du régime de tuer les manifestants civils pacifiques appelant à la liberté», en référence à l' «Armée syrienne libre» (ASL), une force d'opposition armée fondée par un colonel déserteur. Composé de 230 membres, dont près d'une centaine vivent en Syrie, le CNS est une coalition des plus importants partis de l'opposition dont des partis islamistes, notamment des membres des Frères musulmans, libéraux et nationalistes. Il réclame le départ du président Bachar al-Assad. Le CNCD, dirigé par Hassan Abdel Azim, s'est réuni mi-septembre près de Damas et regroupe des partis «nationalistes arabes», kurdes, socialistes et marxistes ainsi que des personnalités indépendantes comme l'économiste Aref Dalila. Le CNCD refuse toute idée d'intervention militaire étrangère en Syrie.