«Compte sur ton âne, même s'il rue, plutôt que sur le cheval d'autrui»Proverbe tunisien La scène audiovisuelle algérienne vit ces derniers temps une effervescence particulière, entre rumeur de changement à la tête des entreprises audiovisuelles publiques et annonces explosives sur la commémoration du 50e anniversaire de l'indépendance. Mais sur le terrain les opérateurs privés et le ministre de la Communication s'activent pour la prochaine ouverture audiovisuelle. Les plus concernés sont essentiellement les producteurs privés algériens, qui avec leurs expériences et parfois leur talents ont plus d'expérience et d'axe pour meubler les nouveaux programmes des télés privées algériennes. Ainsi, deux producteurs viennent d'annoncer officiellement leur retrait de l'Entv. Ces retraits interviennent après leur éjection de la grille des programmes de l'Entv en 2012. Une situation qui les a poussés à rejoindre celle des nouvelles télévisions privées. Le premier à avoir jeté l'éponge c'est Riad Rejdal, l'ancien patron d'Afkar Plus de Djillali Mehri, qui avait créé Vidéo 7, et a officiellement rejoint un groupe qui prépare le lancement en mars d'une nouvelle télévision privée El Djazaïria TV (l'Algérienne TV). Rejdal sera bientôt rejoint par Sofiane Dani qui produisait Dzaïr Show. Dani et Rejdal ont rejoint Algerian TV, suite à leur mise à l'écart de la grille 2011-2012 par la nouvelle commission de visionnage des programmes installés au 21, boulevard des Martyrs. Ces deux producteurs qui ont plus d'une dizaine d'années de présence et d'activité à l'Entv en tant que présentateur et producteur, ont refusé les offres de Nessma TV et n'ont répondu qu'aux appels des télés locales algériennes. Après plusieurs allers-retours au 21 boulevard des Martyrs pour tenter de vendre leurs émissions, ces producteurs ont choisi d'aller vers d'autres cieux, mais seulement après avoir reçu les garanties en conséquence. Même s'il existe encore des producteurs privés locaux qui continuent d'alimenter la grille des programmes pour 2012 de l'Entv comme c'est le cas de Farid Benmoussa dont l'émission Ahalil a été reconduite pour une saison à coups de 206 millions de centimes l'unité. Il y a également l'émission Fehama de Badivision qui a été reconduite, mais le contrat n'a pas été encore signé ou encore l'émission de jeu de SD box de Sid Ahmed Gnaoui, qui vient d'être acceptée, mais celui-ci n'a pas encore signé de contrat. Il reste que la menace sur le départ en masse des producteurs privés vers de nouvelles chaînes privées risquerait de créer un sérieux problème pour alimenter la grille des programmes en production nationale. Une grille qui a commencé le mois de janvier et qui risque de s'arrêter au mois de mai, avec les législatives, le Ramadhan, les Jeux olympiques et bien sûr l'été. Ceci au moment où Echourouk TV est en train d'affûter ses armes, puisqu'elle vient de se payer les services de Leïla Bouzidi, qui a quitté Al Arabya pour la télévision privée algérienne en prévision des élections et la conception d'une émission de télévision politique de qualité. Echourouk TV, qui commence à accueillir les producteurs professionnels pour produire ses émissions, a fait un autre recrutement de qualité, celui du producteur Yahia Mouzahem, dont les arriérés de Saad El Gatt n'ont pas été encore réglés et qui devient le premier directeur de production d'Echourouk TV. Pour les observateurs, l'Entv reste une télévision solide et puissante financièrement, mais si elle continue sur cette lancée, elle connaitra le même sort que la presse publique après l'ouverture médiatique en 90. [email protected]