La hausse des prix du pétrole a alimenté un ambitieux programme d'investissement public. Opérant une révision à la baisse de ses prévisions de croissance, la Banque mondiale (BM) prévoit pour l'Algérie une croissance de 2,7% en 2012 et de 2,9% en 2013, rapporte l'APS à partir de Washington. Dans un rapport publié mardi soir sur «les perspectives économiques mondiales», la BM a ainsi révisé à la baisse ses prévisions pour l'Algérie par rapport à ses estimations faites en juin dernier qui pronostiquaient une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 3,6% en 2012 pour le pays. Pour la BM, «la crise de la dette dans la zone euro et l'affaiblissement de la croissance dans plusieurs grandes économies émergentes assombrissent les prévisions de croissance dans le monde». Selon l'institution de Bretton Woods, si les pays en développement, exportateurs de pétrole «ont très nettement bénéficié de l'envolée des prix du pétrole, ils sont toujours vulnérables à une chute brutale de ses cours». Globalement, pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena), la BM table sur une croissance de 2,3% en 2012 et de 3,2% en 2013. Cependant, relève-t-on, même si les cours mondiaux des produits alimentaires étaient orientés à la baisse ces derniers mois, avec une diminution de 14% par rapport à leur niveau record de février 2011, la question de la sécurité alimentaire pour les populations les plus pauvres, notamment dans la Corne de l'Afrique, demeure au coeur des préoccupations, prévient la BM. A ce titre, l'institution financière mondiale prévoit pour l'ensemble des pays en développement une croissance de 5,4% en 2012 alors qu'elle tablait pour un PIB de 6,2% dans ses estimations de juin. Sur l'année 2013, la croissance de ces pays devrait remonter à 6% contre un pronostic précédent de 6,2%, indique le rapport relatif aux Perspectives pour l'économie mondiale publié mardi soir par la BM. L'institution de Bretton Woods prévient que «les pays en développement doivent se préparer à de nouveaux risques de détérioration alors que la crise de la dette dans la zone euro et l'affaiblissement de la croissance dans plusieurs grandes économies émergentes assombrissent les prévisions de croissance dans le monde». Le ralentissement de la croissance est, d'ores et déjà, perceptible dans le fléchissement des échanges mondiaux et la diminution des prix des produits de base, note la BM. Bien que les exportations mondiales de biens et de services aient connu un essor estimé à 6,6% en 2011 (contre 12,4% en 2010), elles ne devraient augmenter que de 4,7% en 2012. Toujours selon la BM, les cours mondiaux de l'énergie, des métaux et minéraux, et des produits agricoles accusent, quant à eux, une baisse respective de 10, 25 et 19% par rapport aux pics enregistrés au début de 2011. Ce déclin des prix des produits de base a contribué à une «détente de l'inflation» globale dans la plupart des pays en développement. Dans cet ordre d'idées, l'économiste en chef et premier vice-président de la BM pour l'économie du développement, Justin Yifu Lin, prévient que «les pays en développement doivent évaluer leurs vulnérabilités et se préparer à la possibilité d'autres chocs, tant qu'il est encore temps». Par ailleurs, un rapport du cabinet international d'études Oxford Business Group (OBG) publié mercredi à Londres et rapporté par l'APS à partir de cette capitale, estime pour sa part que, malgré le contexte de la crise financière internationale, l'économie algérienne a réalisé des performances notables en 2011. OBG note: «Alors que 2011 a été une année turbulente pour de nombreux pays africains, une augmentation des recettes d'exportations générées par les hydrocarbures ainsi que d'importantes réserves financières ont permis d'épargner à l'Algérie les nombreuses incertitudes qui ont secoué la région.» OBG met en relief la progression de 2,9% du PIB de l'Algérie en 2011 grâce à la hausse des prix du pétrole qui a alimenté «un ambitieux programme d'investissement public dans les infrastructures et l'industrie locale». Le rapport mentionne également les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) qui table sur une poursuite de la croissance du PIB de l'ordre de 3,3% pour 2012 et jusqu'à 4% pour 2013. «En 2011, écrit OBG, l'Algérie a axé ses efforts pour tirer profit de la hausse des recettes des hydrocarbures afin de diversifier son économie et améliorer le niveau de vie de la population.» Le rapport souligne que le plan d'investissement quinquennal pour la période 2010-2014 prévoit une enveloppe de 222 milliards d'euros visant à encourager le développement des entreprises locales, notamment à travers des aides accordées aux petites et moyennes entreprises (PME), une amélioration des infrastructures de transport et de distribution d'eau ainsi que des projets dans le secteur de l'éducation et des logements sociaux.