L'ancien vice-président du MSP déplore la lenteur de l'administration dans la délivrance des agréments aux nouveaux partis. La patience des partis politiques en voie d'agrément commence à atteindre ses limites. Des interrogations sont soulevées ici et là quant à la lenteur du traitement des dossiers par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. C'est le cas du Front national pour le changement dont le porte-parole est Abdelmadjid Menasra. Ce dernier a déploré hier que son parti n'ait toujours pas le visa du département de Ould Kablia, malgré le fait que la nouvelle loi organique relative aux partis politiques a été promulguée par le président de la République et publiée dans le Journal officiel. M.Menasra annonce que le dossier déposé par son parti est pourtant conforme aux exigences introduites dans la nouvelle législation. «Nous avons déposé un dossier d'agrément conformément à la précédente loi. Le ministère de l'Intérieur nous a demandé d'actualiser notre dossier pour qu'il soit en conformité avec la nouvelle loi. Ce qui a été fait, mais nous n'avons toujours pas reçu notre agrément», a déclaré M.Menasra, hier, à l'occasion d'une journée d'étude consacrée à l'installation de la commission de préparation du congrès constitutif du parti. Lors de cette réunion, tenue à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj, avec les cadres de son parti, M.Menasra appelle les autorités concernées à ne pas temporiser encore, car le temps joue, estime-il, contre les nouveaux partis vu l'approche des prochaines élections législatives prévues probablement en mai prochain. A propos du congrès de ce parti, il annonce que des congrès locaux se tiennent d'abord au niveau des wilayas pour permettre aux militants d'élire leurs délégués qui prendront part au congrès national du FNC prévu les 17 et 18 février prochain, à Alger. Il est attendu à ce que 5000 militants y prennent part pour l'élection des différentes institutions du parti tels le bureau national et le conseil consultatif. Selon la même source, son parti compte actuellement environ 25.000 adhérents. M.Menasra a déjà expliqué que ce chiffre sera largement dépassé une fois le parti agréé, puisque, précise-t-il encore, les portes d'adhésion ne sont pas ouvertes. Quant aux prochaines élections, M.Menasra appelle les autorités à mettre en place plus de garanties pour assurer des élections libres et transparentes. Il estime que les choses telles qu'elles sont actuellement ne sont pas suffisantes pour assurer un scrutin transparent. Il demande à ce que des observateurs internationaux soient des représentants légitimes de la société civile et des organisations démocrates. Il considére que les représentants de la Ligue arabe, l'ONU ou l'Union africaine ne viendront à Alger que pour cautionner les résultats. M.Menasra a réitéré le souhait de son parti que le gouvernement qui dirigera les élections soit neutre. «Nous demandons un gouvernement neutre pour diriger les prochaines élections», a-t-il plaidé. Au sujet des alliances, M.Menasra s'est montré favorable à la politique des coalitions. Il a affirmé que le FCN pourrait bien lier des contacts avec tous les partis qui oeuvrent pour un changement et qui militent pour la démocratie, les libertés et qui partagent un certain programme de réformes. Quant aux déclarations d'Ahmed Ouyahia sur la Turquie, M.Menasra a emboîté le pas à son ancien président du MSP, Bouguerra Soltani, estimant que nul ne pourra oublier ni pardonner le passé colonial de la France en Algérie. M.Ouyahia avait demandé à Erdogan, Premier ministre de Turquie de ne pas «utiliser le sang des Algériens» pour des fins politiques (fonds de commerce). Au lendemain de l'adoption d'une loi reconnaissant le génocide arménien commis par la Turquie, M.Erdogan avait rappelé à la France ses crimes en Algérie.