Les ministres algérien et marocain des Affaires étrangères, respectivement Mourad Medelci et Saâd-Eddine El Othmani, n'ont pas cessé tout au long de la journée d'hier d'affirmer leur volonté de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays. Dès son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediène, Saâd-Eddine El Othmani a dit que la visite qu'il a entamée hier à Alger constituait le début d'une série de consultations et d'un processus de coopération entre les deux pays voisins. Medelci a parlé d'une visite qui permettra de mettre en place des mécanismes et des programmes allant dans le sens du renforcement de ces relations bilatérales et de la concrétisation sur le terrain des aspirations maghrébines. C'est la politique des petits pas qui est prônée par Medelci. «Tous les facteurs plaident en faveur d'une ouverture des relations année après année et dans tous les domaines notamment économiques», a-t-il estimé. D'ailleurs, la visite du ministre marocain intervenait après celle effectuée par Medelci le 16 novembre au Maroc lors de laquelle il a ouvert la voie à un dialogue constructif aux niveaux bilatéral et maghrébin, selon ses propos. Processus qu'il veut poursuivre. En Algérie, cette visite s'inscrit dans le cadre de la dynamique constructive engagée par les deux pays à travers l'échange de visites ministérielles et la concertation pour raffermir les liens de fraternité et de coopération qui les unissent. Saâd-Eddine El Othmani a déclaré, de son côté, qu'il est nécessaire de redynamiser cette coopération bilatérale par des programmes de travail sur le terrain. Le printemps arabe donne une touche particulière à cette volonté de rapprochement. Le chef de la diplomatie marocaine a indiqué que sa visite s'inscrivait dans le cadre d'une volonté commune des deux pays de tirer avantage de la conjoncture régionale et internationale pour insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales et les approfondir davantage. C'est la première visite du ministre à l'étranger et dont le gouvernement vient d'être investi depuis quelques jours. Selon l'aveu du ministre, cette visite constitue, pour le nouveau gouvernement du Maroc et pour lui en tant que nouveau ministre des Affaires étrangères, l'amorce d'une nouvelle dynamique pour les relations bilatérales et reflète la volonté des deux pays à aller de l'avant. Les deux parties sont d'accord pour avancer par étapes. C'est pour cette raison que l'Algérie ne veut pas aborder tout de suite la question de la réouverture des frontières même si cette option ne tardera pas à être matérialisée. Quant au problème du Sahara occidental, l'Algérie a répété à plusieurs reprises que la solution au conflit devrait être apportée par l'ONU. Le ministre marocain étant convaincu de la justesse des positions d'Alger déclare. «Nous ne pourrons pas tout trancher lors de cette visite ni discuter de tous les programmes, ajoutant qu'«il s'agit de l'ébauche d'un processus de consultations». Mais ce ne sont pas les chantiers qui manquent. Il s'agit de l'élargissement des relations algéro-marocaines à de nouveaux secteurs. C'est là que réside l'importance de la concertation dans la relance de l'Union du Maghreb arabe et de ses institutions. Une réunion est prévue en février prochain pour relancer ce processus. El Othmani s'est dit conscient que des mutations sont survenues dans certains pays de l'UMA et que ces changements offriront une meilleure opportunité d'aplanir les entraves à la complémentarité et à l'intégration maghrébine.