Le mouvement de déstabilisation, visant les kasmas du FLN à Hussein Dey, répond au marchandage des intérêts en jeu à l'occasion de la confection des listes électorales. Les élections législatives, prévues pour le mois de mai prochain, aiguisent d'ores et déjà les convoitises des uns et les desseins des autres. L'enjeu est capital. Pour s'offrir un poste de députation, certains candidats usent et abusent de leurs pouvoirs et de leurs relations rien que pour y accéder. Pouvoir de l'argent, chantage, passe-droits, trafic d'influence, harcèlement, et non-respect des textes de lois sont autant de moyens dont font usage certains candidats, animés d'ambitions aveugles et obsédés par le pouvoir. Garantir et assurer sa place dans une liste électorale suggère, paraît-il, au candidat de s'appliquer à une conduite machiavélique. C'est dire qu'il faut détruire pour reconstruire et s'ingénier dans les jeux des organisations désorganisantes. En effet, ce genre de scène où tous les coups sont permis, s'invite lors des rendez-vous électoraux. L'affrontement physique ayant opposé hier à la Salle des sports, dans la commune d'El-Madania (Alger), des militants du FLN conduits par l'actuel mouhafedh de la circonscription de Hussein Dey, Boumehdi Ahmed, au secrétaire général de la kasma de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina, est un exemple édifiant. Il renseigne sur les luttes claniques et d'intérêts personnels qui éclatent entre certains cadres de partis politiques, épaulés par des militants manipulés et instrumentalisés à l'occasion, à la veille des joutes électorales. Sur les lieux des incidents (El Madania), où le mouhafed en question a tenté d'organiser hier une assemblée générale avec un groupe de militants de la kasma de Sidi M'hamed portant sur la dissolution de leur bureau actuel et installer par voie de conséquence un nouveau bureau, les tensions entre les militants des deux rangs y étaient vives. L'actuel mouhafedh, Boumehdi Ahmed, comptant à son actif 40 ans à la tête de la circonscription de Hussein Dey, veut, croit-on savoir, mettre sous sa pleine autorité les sept kasmas de sa circonscription. «Les dérives que connaît notre mouhafadh sont menées par les desseins de certains cadres et accentuées par les appétits de certains vampires politiques qui gravitent autour, à l'occasion de la confection des listes électorales pour les élections législatives», a déclaré le secrétaire général de la kasma de Sidi M'hamed, Mokhtar Bourouina, soulignant que leur mouhafedh a déclaré la guerre aux sept kasmas de Hussein Dey, qui refusent de se soumettre et de s'inscrire dans sa logique. Foulant aux pieds le règlement intérieur du parti et ses textes, le mouhafedh, Boumehdi Ahmed, a expliqué Mokhtar Bourouina, fait du parti sa propriété et instrument pour atteindre ses objectifs et ceux de son entourage. «Le mouvement de déstabilisation, visant les kasmas de Hussein-Dey, conduit par l'actuel mouhafedh, répond à la redistribution des rôles et aux marchandages des intérêts entre l'ex-député du FLN, Mustapha Bouallègue et l'actuel mouhafedh», a précisé Mokhtar Bourouina. Et de poursuivre: «Pour assurer sa candidature à la prochaine élection législative, Mustapha Bouallegue, élu en qualité de mouhafedh au mois de mars dernier par les militants, a cédé sa place à Boumehdi Ahmed, élu à la quatrième position par les militants, contre sa présentation au poste de députation.» Une candidature qui sera par voie de conséquence soutenue, apprend-on, par le mouhafedh et le nouveau mouvement des kasmas. Illustratif, Mokhtar Bourouina a soutenu également qu'il a saisi sa direction politique, en lui transmettant une dizaine de rapports où il a fait état des comportements répressifs, arbitraires et illégaux du mouhafedh. Enfin, le secrétaire général de la kasma de Sidi M'hamed a indiqué que son mouhafedh s'est également immiscé dans les affaires internes de la kasma de Belouizdad, actuellement fermée par les militants à la suite de la dissolution de son bureau exécutif et remplacé par un bureau monté de toutes pièces par le mouhafedh et ce, contrairement à la loi, sachant que même l'installation du nouveau bureau s'est déroulée dans une autre commune.