Chaque mois, une nouvelle télévision apparaît sur le satellite et une campagne est lancée dans les médias pour revendiquer l'algérianité de la chaîne. Depuis l'annonce de l'ouverture audiovisuelle aux privés, plusieurs chaînes de télévision algériennes sont mises sur orbite: El-Djazaïria TV, Echourouk TV, Al Magharibya TV, Dzshop TV, Jil TV, les opérateurs privés n'attendent pas l'ouverture officielle de l'audiovisuel et la promulgation du texte de loi de Nacer Mehal, pour se lancer dans l'aventure audiovisuelle. Chaque mois, une nouvelle télévision apparaît sur le satellite, et une campagne est lancée dans les médias, pour revendiquer l'algérianité de la chaîne et attirer d'éventuels commanditaires. Le tout sans pour autant connaître les véritables bailleurs de fonds de ces télévisions installées à l'étranger. En réalité, mise à part Al Magharibya TV, qui est de droit britannique et qui est détenue par des capitaux provenant de privés algériens et des opérateurs qataris, et dont le dossier a été déposé au niveau de l'Ofcom (Independent regulator and competition authority for the UK communications industries), l'équivalent du CSA (Conseil supérieur audiovisuel français) et Beur TV qui est de droit français, la majorité de ces nouvelles chaînes de télévision n'ont pas d'existence administrative et sont considérées comme des télévisions Offshore (qui n'ont pas d'existence territoriale et sans identification). Dans notre enquête pour connaître les dessous de la naissance de ces télévisions, nous avons appris par exemple que El-Djazaïria TV a obtenu son signal de l'opérateur jordanien Nour Sat. Un opérateur privé qui s'est spécialisé dans la commercialisation de bandes passantes et des services de diffusion. Cette entreprise jordanienne qui est installée au Bahreïn pour des considérations fiscales, vend à tout opérateur arabe ou maghrébin des signaux sur le satellite Nilesat à 31.000 dollars (Equivalent de 300 millions de centimes par mois pour une diffusion de 3 mega. Pour accuser ces coûts financiers, les responsables de El-Djazaïria TV comptent sur deux sponsors importants: un opérateur de téléphonie mobile et une multinationale sud-coréenne. Depuis 22 octobre, le groupe Eutelsat, qui gère les chaînes de Nilesat, a chargé l'opérateur Nour Sat de trouver de nouveaux clients et meubler le satellite Atlantic Bird 7, qui dispose de plusieurs fréquences libres. Pour ce faire, le client doit simplement payer les droits de fréquence et ne doit pas fournir un dossier complet comprenant: registre du commerce, agrément ou autre statut de l'entreprise. L'opérateur jordanien ne se soucie pas également de la ligne éditoriale de la télévision qui paie les droits de diffusion. Pour les spécialistes de l'audiovisuel, il est aujourd'hui très facile de lancer une chaîne de télévision, mais le plus est difficile c'est de créer des programmes ou surtout d'acheter des programmes pour meubler cette télévision. Et pour l'heure, les responsables des chaînes privées El-Djazaïria TV et Echourouk TV envisagent de meubler leur télévision avec des programmes faits maison, 100% algériens. Ainsi El-Djazaïria TV, codirigée par Karim Kardache, de l'agence Full Media, et le producteur Riad Redjdal, propriétaire de Studio 7 Productions, et surtout ancien directeur de marketing de Pepsi Cola de Djilali Mehri et responsable de sa boîte de communication Afkar Plus, compte sur un hangar de 1 680 m², pour faire une copie du Grand journal de Canal + et concurrencer Ness Nessma des Frêres Karoui. Riad Redjdal avait proposé à l'Entv une émission inspirée de «Perdu de Vue» et qui ressemble fortement à l'émission «Djak el Marssoul» de Nessma TV, mais la direction de la télévision a refusé. El-Djazaïria TV devra être lancée officiellement le 15 mars, car l'objectif de toutes ces nouvelles télévisions, c'est de s'installer dans le paysage audiovisuel algérien avant le Ramadhan pour gagner des annonceurs, et éventuellement avant les législatives de mai 2012 pour se positionner politiquement. De nouvelles chaînes d'ailleurs sont en marche sur le satellite. Nous avons appris qu'une nouvelle chaîne de télévision algérienne intitulée Jil TV (rien à voir avec la radio Jil FM qui vient d'être lancée) serait bientôt sur satellite. Selon l'entreprise africaine Visiosat, la demande a été déposée au niveau de la Grande-Bretagne et elle a obtenu un signal sur Nilesat. En attendant, le téléspectateur algérien est perdu entre ses choix pour ces petites chaînes algériennes et les chaînes de télévision françaises et arabes qui meublent l'essentiel de leur temps mort.