L'haltérophilie a vécu. Pourvoyeuse, jadis, de nombreux champions, la discipline a beaucoup régressé et a du mal à se relancer. L'haltérophilie a vécu. Depuis les années quatre-vingt, elle ne fournit plus de grands champions. La ville de Barika était considérée, alors, comme une école, un vivier, une source intarissable qui alimentait la sélection nationale en athlètes de talent. Que ce soit lors des compétitions africaines ou mondiales, l'haltérophilie algérienne était toujours présente et réussissait, à chacune de ses sorties, à tirer son épingle du jeu. A l'époque, les athlètes s'entraînaient durement et battaient, régulièrement, des records. Leur départ à la retraite et l'absence de relève, ajoutés aux problèmes internes, ont complètement changé la donne et ont freiné la discipline dans son essor. Les mauvaise langues diront que c'est à cause des contrôles anti-doping, devenus, désormais, obligatoires que les haltérophiles ne parviennent plus à battre des records. C'est un fait, certains auraient eu recours aux anabolisants pour améliorer leurs performances, mais ce serait une erreur grave que de vouloir accuser tout le monde. D'ailleurs, les moyens de contrôle étaient pratiquement inexistants. Si les athlètes avaient pris des substances interdites dans les années soixante, soixante-dix et quatre-vingt, ils n'étaient, sûrement, pas les seuls. Les athlètes des pays de l'Est étaient, eux aussi, pointés du doigt. Chaque fois qu'un de leur représentant réalisait une grande performance, en pulvérisant un record du monde, il était, aussitôt, suspecté de dopage. Comme de nombreuses disciplines, l'haltérophilie est confrontée depuis quelques années, à d'énormes difficultés, même si d'aucuns considèrent que c'est le manque de salles et d'équipements, indispensables à la préparation des athlètes de haut niveau, qui handicape le plus cette discipline. La plupart des associations sportives de performance ont délaissé ce sport, lui préférant le football, beaucoup moins exigeant et nettement plus rentable. L'absence de techniciens capables de supplanter le départ des entraîneurs étrangers qui ont beaucoup apporté dans les années soixante-dix a, elle aussi, influé négativement sur le développement de l'haltérophilie. Tout comme les procès d'intention et la mauvaise publicité qui lui sont faits et qui découragent les pratiquants qui ne se bousculent plus au portillon. Les Algériens aiment le sport. Il n'y a pas que le football qui les intéresse. L'haltérophilie est une discipline comme les autres, qui peut renaître de ses cendres, pour peu que les responsables lui tendent la main et l'aident à s'en sortir.