Les habitants de la zone El Koucha à Taza dans le nord-est du Maroc, ont organisé vendredi après-midi une marche vers le tribunal de première instance de la ville pour réclamer la libération de 13 personnes arrêtées, mercredi dernier après les affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre qui ont fait près de 200 blessés, a-t-on appris de source locale. Selon Mohamed Chiabri, président de la section locale de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), environ 3.000 personnes prenaient part à cette marche pour réclamer la libération «sans conditions» de ces personnes arrêtées lors des affrontements qui ont fait, selon lui, une centaine de blessés dans les rangs des forces de police et 95 parmi les manifestants. C'est la troisième fois depuis le 4 janvier dernier que des sit-in et des manifestations se transforment en émeutes à Taza sur fond de revendications sociales notamment des emplois pour les jeunes chômeurs exacerbées par la hausse des factures d'eau et d'électricité, rapporte la presse marocaine. L'agence MAP, citant les autorités locales, avait indiqué jeudi soir que les forces de l'ordre sont intervenues mercredi suite à des «actes de vandalisme commis dans la zone El Koucha par des manifestants et pour éviter la propagation des actes à d'autres quartiers de la ville». Les habitants de la ville avaient observé un sit-in devant le tribunal de première instance, en solidarité avec cinq détenus appréhendés suite aux événements du 4 janvier dernier avant que celui-ci ne se transformé en une manifestation et accrochages avec les forces de police. Le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a déclaré que «le gouvernement suit attentivement la situation suite aux incidents survenus à Taza et prendra les mesures qui s'imposent pour veiller au respect de la loi et assurer la sécurité». Il a ajouté que «le droit de manifester pacifiquement est garanti par la loi, mais l'occupation des lieux publics et les préjudices causés aux intérêts des citoyens et aux biens publics sont contraires aux lois en vigueur».