Un joueur qui affiche une forme éblouissante En équipe de France comme au Real Madrid, Karim Benzema (24 ans) est aujourd'hui l'attaquant n° 1. Pourtant, les débuts de l'ancien Lyonnais au sein du club merengue ne laissaient pas présager pareille réussite. Du coup, l'Equipe a eu la bonne idée de demander à trois ancien goleadors stars de la Casa Blanca d'analyser l'affirmation du Français. «Il est l'un des meilleurs, sinon le meilleur joueur de l'équipe en ce moment. Ce n'est pas qu'un goleador, c'est un joueur de foot», affirme tout simplement Emilio Butragueño (1984-1995) ex-serial buteur madrilène aujourd'hui directeur des relations institutionnelles du club. Son ancien partenaire, membre de la fameuse Quinta del Buitre (1982-1996), Michel, à peine nommé entraîneur du FC Séville, partage le même avis. «Il démontre aujourd'hui qu'il n'est pas seulement un buteur. Quand on commence à parler autant d'un joueur au Real Madrid, c'est aussi pour son caractère et sa personnalité», a-t-il expliqué. Un paramètre qu'a tenté d'analyser Hugo Sanchez, cinq fois pichichi de Liga sous la tunique blanche. «La qualité et le talent doivent s'accompagner d'un ego que tout le monde doit voir ou sentir. Si tu n'as pas un ego surdéveloppé, tu ne peux pas cohabiter longtemps au Real», a lâché le Mexicain, jugeant l'action de Zinedine Zidane décisive dans l'affirmation du Tricolore. «Zidane est derrière lui, ça se voit. Il lui a donné les codes pour la connexion avec le vestiaire. Comparez ses matches avant l'arrivée de Zidane et ceux de maintenant. Avant, il n'y avait aucune communication sur le terrain, donc pas d'identification possible avec ses coéquipiers. Il était prisonnier dans son espace. Or pour moi, la première qualité d'un attaquant est de se sentir libre. Zidane l'a beaucoup aidé», a-t-il souligné. Cette belle passe peut-elle durer? Michel en est convaincu. «Je ne peux prédire l'avenir mais son évolution me plaît. Je le crois capable de dépasser le simple cadre de son jeu et de ses buts. Il est jeune, un jour il pourra même devenir capitaine», a-t-il osé avant de le mettre en garde. «S'il veut durer au Real, il n'a pas le choix. Il devra toujours lutter contre lui-même. C'est la seule façon de monter les marches», a-t-il déclaré, repris pas Butragueño. «Convaincre l'entraîneur est primordial, bien sûr. Mais il y a autre chose que Benzema ne devra jamais oublier: au Real Madrid, bon ou pas, à chaque match le public te fait passer un nouvel examen. Et pour réussir, il faut beaucoup, beaucoup travailler», a conclu l'Espagnol. Adoubé par les anciennes gloires du Real Madrid, Karim Benzema est prévenu et sait donc ce qu'il lui reste à faire pour durer et rester le n° 1. A lui de jouer.