Les citoyens des régions enclavées accusent l'administration d'avoir abandonné ses administrés. Le retour, hier, du mauvais temps vient de démontrer que les trois jours de répit n'ont finalement servi à rien, puisque les carences qui avaient caractérisé la dernière semaine de crise qui avait frappé toute la wilaya persistent. Hier matin et depuis 6h30, de gros flocons tombaient sur la totalité de la wilaya. Moins d'une demi-heure aura suffi pour voir l'ensemble des axes routiers fermer. La pénurie de gaz qui avait poussé certains citoyens à fermer les routes jeudi et vendredi derniers est réapparue avec plus d'intensité. Même si la cellule de crise est en place et les prévisions météo faisaient état du retour de la neige, la forte demande en gaz butane n'a pas été satisfaite. Hier encore des centaines d'appels à la radio locale réclamaient ce produit. La pression vécue sur le gaz butane a continué dans les régions enclavées comme Ath Laâziz, Guerrouma, Sidi Yahia, Maala, Zbarbar, Ahl El Ksar, Aïn Turk... Le problème rencontré, selon la cellule de crise, concerne la distribution rendue difficile par l'état des routes et chemins communaux. Pour tenter de contenir la forte demande, 2 centres enfûteurs travaillent 24 h sur 24. La wilaya a aussi renforcé les moyens de distribution en accordant des autorisations aux transports communaux qui s'alimentent directement depuis Oued El Berdi. Du côté de l'administration, on désigne du doigt des indélicats accusés d'avoir profité de l'occasion pour s'adonner à la revente des bouteilles et au stock excessif. Précisons que la bouteille de butane est passée de 250 DA à plus de 1000 DA au marché noir. Du côté des citoyens des régions enclavées, on accuse l'administration d'avoir abandonné ses administrés. «Ils (les responsables) savaient que le temps allait se détériorer. Pourquoi avoir attendu l'arrivée de la tempête pour accélérer la production? Maintenant on nous parle d'une rupture de stock du produit de base pour essayer de se justifier», nous affirmera un habitant de la commune d'Ah Laâziz où il était impossible d'accéder. Concernant les routes, il y a lieu de signaler que la rapidité avec laquelle la neige a couvert l'ensemble de la wilaya a pris de court les responsables de puisque l'ensemble des reseaux communaux et de wilaya étaient fermés hier matin. S'agissant des grands axes, il faut signaler la fermeture de la RN 15 au col de Tirourda entre Aghbalou et Tizi Ouzou, les RN 30 et 33 au col de Tizi Kouilal entre Bouira et Tizi Ouzou. Le CW 93 qui relie Lakhdaria à Guerrouma, le CW 17 entre Zbarbar et Guerrouma et le CW 12 entre Maâmoura et Dirah à l'extrême sud. L'intensité des chutes et la présence du verglas ont rendu les déplacements très dangereux même pour les piétons. C'est là la principale raison qui a obligé la majorité des élèves à rester chez eux. En effet, la totalité des établissements scolaires ont renvoyé les quelques élèves téméraires qui ont eu le courage de brasser la neige pour aller à l'école. La région d'Aghbalou, à l'extrême Nord Est de la wilaya, connaît une panne d'électricité. Au départ de la commune de Chorfa les équipes de la Sonelgaz sont renforcées par les éléments des forêts qui s'attellent à dégager les voies à ces techniciens pour rétablir ces pannes depuis vendredi dernier. La panne qui a plongé, lors de la première tempête, la région de Lakhdaria dans le noir pendant deux jours et dont l'origine reste la station de Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdès a été réparée grâce à un renvoi depuis la station d'épuration de Lakhdaria. Cette solution provisoire ne peut durer surtout que la météo parle d'autres dépressions qui arriveront dans les jours à venir. Ces chutes de neige ont sensiblement influencé sur les prix des fruits et légumes lesquels ont parfois triplé. La pomme de terre a atteint le prix record de 80 DA le kilo. Cette dégradation du temps a aussi perturbé les commerces. Les boulangeries restent les seuls commerces ouverts. Le lait qui habituellement vient de Tizi Ouzou, de Médéa et de Béjaïa, était introuvable pour cause de non-livraison selon les quelques vendeurs ouverts. Le mauvais temps qui persiste sur la wilaya de Bouira montre une nouvelle fois que la gestion du pays se fait au jour le jour. Nos responsables n'ont apparemment pas le sens de la prévision, donc de la gestion....