En tout cas, c'est la situation prévalant au niveau des points de vente des stations de Naftal, en charge d'approvisionner notamment Tréaat, Oued El Aneb Chétaïbi, dans la daïra de Berrahal. Sans pour autant oublier de citer les différentes localités et cités d'autres daïras, dont le chef- lieu de la commune de Annaba, Séraïdi et d'El Bouni... Ce manque criard de gaz butane a été à l'origine de la grogne des populations qui ont failli provoquer l'irréparable en voulant observer un mouvement de contestation et barrer les routes de chaque commune, localité et dachra, une tentative que la présence des forces sécuritaires, la gendarmerie et l'ANP en l'occurrence, est parvenue à dissuader, en calmant la tension des centaines d'utilisateurs des bonbonnes de gaz. La situation est toujours sous tension accentuée par des malentendus au sein des populations en attente dans d'interminables files indiennes d'une éventuelle livraison de Naftal. Ces attentes ne manquent pas d'être ponctuées de prises de bec qui se transforment souvent en bagarres. A l'image de cette altercation entre deux personnes devant un point de vente à El Eulma, dans la daïra de Aïn El Berda où la situation a dégénéré, jusqu'à l'intervention des éléments de la Protection civile qui ont porté assistance aux blessés. Les forces sécuritaires ont difficilement maîtrisé ladite altercation. C'est dire que la situation devient chaque jour de plus en plus insupportable, surtout si l'on sait que le thermomètre, atteint par endroit zéro degré Celsius, notamment dans les zones totalement enclavées. Pour l'heure, la température continue de baisser, le verglas ne fond pas et les habitants de Annaba, manquent de gaz butane. Une pénurie, qui intervient juste au moment où la production a été revue à la hausse, avec 600.000 bonbonnes/jour. Une augmentation, qui n'est vraisemblablement pas parvenue à satisfaire la forte demande sur ce produit vital, notamment en cette période où la neige et le verglas couvre les hauteurs de la Coquette. Pourtant, un responsable de la direction des mines avait, lors d'un point de presse organisé au siège de la wilaya de Annaba, annoncé la multiplication des approvisionnements en particulier vers les zones dépourvues de gaz de ville. Malheureusement, hier encore, de passage, nous avons été accostés par des citoyens qui nous ont demandé de dénoncer le laxisme des responsables et leur fuite en avant. «Après une journée d'attente, je me suis rendu à l'évidence que le gaz ne sera pas servi, c'est pourquoi j'ai dû aller à Ben Amar, dans la wilaya d'El Tarf, où j'ai dû payer 1400 DA pour une seule bonbonne de gaz», a dénoncé un habitant d'El Horaïcha, dans la commune d'El Hadjar. Nous avons tenté de comprendre les dessous d'une telle pénurie qui s'accentue chaque jour davantage. Il est vrai que quelques revendeurs, qui ont pris leur part en faisant de la surenchère, profitent de la situation jusqu'à faire grimper le prix de la bonbonne à 2000 DA. Quant aux points de distribution pour ceux qui attendent, les ordres donnés aux responsables de Naftal d'approvisionner les citoyens en gaz sont restés des paroles en l'air. En outre, au niveau des points de vente, les revendeurs ne favorisent plus leurs clients. Chacun de ces derniers ne peut prétendre qu'à une seule bouteille. Cette décision est alimentée, rappelons-le, par la fièvre du gain facile au détriment des populations qui au moment où nous mettons sous presse sont tout de même restées sans approvisionnement en gaz butane. Par ailleurs, et selon une source concordante, cette intrigante pénurie de gaz butane dans la wilaya de Annaba a contraint certaines populations à se rabattre sur les feux de bois pour faire face à ce froid polaire. Afin de déterminer les raisons de ce manque criard constaté, une enquête a été engagée par la direction des mines de la wilaya de Annaba auprès des points de vente agréés. Une enquête, qui devra selon notre source, mettre à nu les vendeurs agrées qui spéculent sur le prix du gaz, en procédant à la vente de leur quota aux revendeurs. Ces derniers le revendent à leur tour à des prix exorbitants, générant ainsi une marge bénéficiaire exceptionnelle. Les résultats de l'enquête détermineront les sanctions à prendre à l'encontre des spéculateurs, allant jusqu'au retrait de l'agrément, sans aucun doute, a affirmé notre source.