Rien ne va plus à l'Inter Milan, qui n'a pris qu'un point et encaissé 13 buts en cinq matchs et jouant de façon dramatiquement désorganisée. La crise. Les «champions de tout» ne mettent plus un pied devant l'autre, Claudio Ranieri n'a plus de solutions, après avoir changé frénétiquement de système d'un match à l'autre, et le président Massimo Moratti écume de rage. Faut-il changer d'entraîneur, pour la cinquième fois en 20 mois? Ranieri prépare l'OM, mais la presse italienne avance déjà les noms de Beppe Baresi, son adjoint, Luis Figo, «ministre des affaires étrangères» du club, ou l'ancien gardien Walter Zenga, pour lui succéder en cas d'échec en Ligue des champions aussi. Les trois derniers résultats des «Nerazzurri» sont horribles: deux défaites à domicile contre des équipes classées parmi les quatre dernières en Italie, Novare (1-0) et Bologne (3-0), ou un 4-0 chez l'AS Rome qui aurait pu être plus lourd encore. Comment l'équipe du triplé 2010 (C1, championnat et Coupe d'Italie) en est-elle arrivée là? La première cause est l'usure. Le noyau dur a vieilli, et le fait que le vieux capitaine Javier Zanetti soit, à 38 ans, un des plus combatifs sur le terrain n'est pas bon signe. Lui et Esteban Cambiasso, les véritables patrons de l'équipe, ont joué à peu près tous les matches. «Zanetti et Cambiasso sont énormes, répond Ranieri, ils jouent toujours parce qu'ils guident leurs coéquipiers.» Mais les cadres sont essorés, et les jeunes comme Andrea Poli, Marco Faraoni, Joel Obi ou Luc Castaignos ne jouent qu'épisodiquement. Ranieri aurait peut-être évité à son équipe d'arriver sur les genoux en opérant plus de roulement. En outre, ses trop nombreux changements de système n'ont pas aidé l'Inter à trouver la stabilité. Aujourd'hui, la brillante série de sept victoires d'affilée (19 novembre-22 janvier) apparaît comme un cadeau empoisonné. Elle a sans doute retardé la mise en place d'un meilleur système. «L'Ajusteur» Ranieri a laissé à l'écart Wesley Sneijder, le génial chef d'orchestre de 2010, puisque l'équipe tournait sans lui, et quand il a voulu le réintégrer, le jeu s'est délité et les résultats sont devenus désastreux. Il faut dire à la décharge de Ranieri que le Néerlandais, régulièrement blessé, est méconnaissable, très loin de sa forme 2010 (4e au Ballon d'Or). «Avec Sneijder derrière deux attaquants, nous perdons un homme au milieu, et perdre un duel au milieu signifie souvent perdre le match», explique Ranieri, sous-entendant que «Wes» débutera sur le banc au Vélodrome. Le problème est le même avec l'Uruguayen Diego Forlan, la recrue majeure, blessé quatre mois en tout et qui ne retrouve ni son niveau ni une place sur le terrain. L'Inter n'en finit plus de payer son début de saison raté et le départ de Samuel Eto'o, 38 buts la saison passée pour son club, à la clôture du mercato. Comble d'infortune, son remplaçant, Forlan, n'est que l'ombre du meilleur joueur du Mondial-2010. Pour Marseille, cette Inter est la plus abordable possible, mais attention, Lille aussi, en poules, croyait affronter une équipe en crise, et a perdu deux fois...