Le président iranien reste déterminé à défendre le droit de l'Iran à l'enrichissement et à l'acquisition du savoir-faire nucléaire L'Iran est soupçonné, comme l'était dans les années 1990 et à tort, l'Irak de Saddam Hussein, de développer un programme nucléaire à dimension militaire et civile. Victime d'accusations, jusqu'à ce jour, non fondées, l'Iran continue de jouer le jeu des Occidentaux, en acceptant cette fois-ci de recevoir une délégation de l'agence onusienne. Se trouvant à Téhéran depuis lundi, cette prospection a pour but d'apporter des éclaircissements à l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), qui réclame depuis, un rapport concernant plusieurs zones d'ombre concernant le programme nucléaire iranien. L'Iran est soupçonnée, comme l'était, dans les années 1990 et à tort, l'Irak de Saddam Hussein, de développer un programme nucléaire a dimension militaire, et civile. Les dirigeants iraniens ont toujours affirmé que les activités nucléaires de l'Iran étaient purement pacifiques et que son droit à la maîtrise du cycle nucléaire n'était pas négociable. Dans son dernier rapport datant de novembre 2011, l'Aiea, qui fait la sourde oreille, indiqua avoir de «sérieuses inquiétudes» sur une «possible dimension militaire» du programme nucléaire iranien. Des affirmations répétitives depuis 2005 et qui mettent l'Iran dans une posture de riposte qui l'oblige, en raison du complot dénoncé par ses autorités à son encontre, a être sur le qui-vive. De fait, prenant ses précautions au cas..., l'Iran a multiplié ces dernières semaines, ses démonstrations de force, tant par des manoeuvres navales et antiaérienne que par le lancement de nouveaux satellites et drones plus performants. Dans le rapport de force qui s'est installé depuis le début de la crise du nucléaire iranien, entre la République islamique et Israël d'une part et les pays occidentaux d'autre part, une méfiance réciproque s'est installée dans les deux camps, rendant douteuse toute objectivité, et toutes négociations sereines. Pourquoi cette crainte de l'Iran spécialement? Comment se fait-il que les conséquences de frappes israéliennes qui seraient elles, plus catastrophiques qu'un Iran nucléaire, ne sont jamais évoquées, alors que l'Occident fait mine qu'Israël serait dans son droit de frapper militairement l'Iran? Encore aujourd'hui, c'est le prix Nobel de la paix et ex-président des Etats-Unis Jimmy Carter, qui, dans le Time, déclarait en janvier: «Ce ne serait pas une catastrophe si l'Iran possédait une ou deux bombes, puisque Israël en possède environ 300.» Effectivement, la logique veut que le risque réel réside dans l'inconscience d'éventuelles frappes unilatérales par l'Etat hébreu sur l'Iran, et non le contraire. Cette éventualité serait plus dangereuse et certainement chaotique pour le monde entier que la responsabilisation de l'Iran qui échapperait alors à l'intimidation, si un jour il décide de se doter de la bombe nucléaire. Ce n'est donc pas l'hypothétique bombe iranienne qui fait peur, mais bien le fait que l'Iran parvienne à maîtriser la technologie nucléaire lui permettant de fabriquer cette bombe si le besoin s'en fait sentir. Ajoutant de l'huile sur le feu, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Ehud Barak, estiment qu'Israël doit par tous les moyens stopper le programme nucléaire de l'Iran afin d'«empêcher une nouvelle Shoah». Selon le Washington Post, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, estime qu'il y a une «forte probabilité qu'Israël «frappe» l'Iran en avril, mai ou juin». Déclaration datant du 2 février. Intimidation, menace, sanction, isolation...toutes les tentatives de la communauté internationale à faire céder l'Iran ont jusque-là échoué. Sa position n'a pas bougé depuis le début de la crise. Téhéran devrait conserver la même position aux prochaines négociations envisagées du groupe 5+1 (les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne), «Si, à l'ouverture, le 5+1 nous dit -oui à l'enrichissement, non à la bombe-, Téhéran sera très souple sur les exigences de transparence. Si, après neuf ans d'échecs, les Occidentaux disent: -pas d'enrichissement-, discuter sera inutile», a déclaré l'ancien négociateur iranien Seyyed Hossein Moussavian, dans une entrevue au Monde.