«Les pourparlers avec les officiels français sont en bonne voie» Les voyants sont au «vert» pour la poursuite de l'extension du métro à la place des Martyrs. C'est sous les applaudissements nourris de l'assistance que Belkacem Babaci, président de la Fondation Casbah, s'est «engagé» jeudi au Forum d'El Moudjahid en affirmant que le rapatriement du symbole que revêt le canon «Baba Merzoug» aura lieu, assurant qu' «il reviendra dans son pays natal». Cette heureuse nouvelle, quant à la restitution des objets appartenant au patrimoine mémoriel de l'Algérie se trouvant en France, était accompagnée par l'annonce de Babaci déclarant «le dossier du Métro est clos». Ce point est relatif aux craintes des habitants d'anciennes bâtisses qui longent le tracé du métro après la perception de vibrations au moment des travaux. Nassreddine Meziane, ingénieur à l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA), a été formel. «Ces craintes ont été anticipées par nos ingénieurs qui en sont au tiers du projet, creusant sous des bâtisses pourtant classées «rouge» par le Contrôle technique de la construction (CTC). La «Journée nationale de la Casbah», célébrée chaque année le 23 février, depuis son institution en 2008, a été ainsi l'occasion de rappeler que «Les pourparlers avec les officiels français sont en bonne voie», comme l'a affirmé avec force Babaci, pour la restitution du fameux canon et celle de pas moins de 158 objets mémoriaux, dont des effets personnels du Dey d'Alger conservés dans divers musées français. Le canon Baba Merzoug, pièce d'artillerie conçue de 1536 à 1542 à la fonderie Dar Ennahas à Alger, a été transféré en France comme «prise de guerre» par l'armée coloniale française en août 1830. Baptisé «La Consulaire» en France, le canon Baba Merzoug est exposé au port de Brest sur la Manche au nord-ouest de la France. Le canon «reviendra un jour dans son pays natal. Nous nous y engageons», a articulé Babaci dont la Fondation réclame également avec force, les crânes de célèbres résistants algériens à la conquête coloniale au début du XIXe siècle. Il s'agit des crânes de Boubaghla, Bouziane et Derkaoui, entres autres, qui se trouvent au Musée d'histoire naturelle de Paris. Lors de cette journée commémorative, le directeur général de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels (Ongebc), Abdelouahab Zekagh, également chef de projet du plan permanent de sauvegarde de la Casbah d'Alger, a affirmé que «le décret exécutif pour la sauvegarde de la Casbah d'Alger a été adopté en réunion du gouvernement après réalisation, en janvier dernier, de l'enquête d'utilité publique.» Unanimement salué, ce dossier remis en mai 2010 et approuvé en 2011 par l'APW d'Alger, le décret exécutif portant adoption finale du plan permanent du secteur sauvegardé Casbah d'Alger doit être appliqué par l'Agence nationale des secteurs sauvegardés, a précisé Zekagh. Durant les trois ans et demi qu'a duré l'étude, «des mesures d'urgence ont permis de sauver 394 bâtisses menaçant de s'écrouler. Ces mesures doivent bénéficier à 323 autres maisons dès le mois prochain», a-t il ajouté et de préciser que le plan de sauvegarde élaboré par l'Onbgec, concerne «1816 bâtisses sur une superficie de 105 hectares».