Ces étudiants exilés souffrent d'une situation qu'ils n'ont pas choisie. Des parents d'étudiants algériens qui ont eu leur baccalauréat français en 2011 sont en colère. Ils reprochent au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) d'avoir bloqué les bourses d'études de leurs enfants. Selon les parents, le Mesrs aurait introduit tellement de clauses pour régir le dossier des bourses d'études à l'étranger que le décret présidentiel 03-309 portant sur la formation et le perfectionnement à l'étranger n'arrive plus à garantir à ces enfants d'agents de l'Etat rappelés au pays de poursuivre normalement leurs cursus hors de nos frontières. La même réglementation, rappelle-t-on, prévoit la prise en charge des frais des études supérieures. Dans un texte joint adressé à notre rédaction, les auteurs estiment que les bacheliers francophones deviennent littéralement des SDF en France du fait de cette mesure administrative que l'on qualifie d'abusive et de sanction infligée aux lauréats de 2010. «Il s'agit en fait d'un nombre limité de bacheliers algériens francophones, ne manquant certainement pas de patriotisme et qui sont jetés en pâture en France. Des étudiants livrés à eux-mêmes et qui entament leur année universitaire sans abri durable et sous des températures polaires», lit-on dans le même texte. Dénonçant donc un blocage sciemment entretenu par la tutelle, les parents de ces bacheliers expatriés évoquent par ailleurs, l'inflation en France qui met le loyer hors de portée pour ces jeunes Algériens en quête de savoir. Ils citent en outre des mesures administratives répressives introduites par le ministre français Claude Guéant, lesquelles aggravent les difficultés auxquelles font face ces étudiants, notamment la vague de froid sibérien. Ce n'est que par fierté nationaliste que certains étudiants ne se sont pas rendus aux chalets des mairies qui ont été ouverts aux SDF, et c'est par orgueil qu'ils ont refusé les services du Samu», poursuit-on encore. Impuissants, les parents de ces bacheliers concluent en révélant qu'ils ne peuvent que constater dans le chagrin et l'angoisse les difficultés éprouvées dans un milieu hostile par leur progéniture, notamment féminine.