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Itinéraires
Publié dans L'Expression le 06 - 03 - 2012

«Ils étaient partis, parce qu'ils devaient trouver le monde trop petit, dégoûtés par leurs amours, déçus par leurs amis, fatigués de vivre au jour le jour...» Aznavour
Quelquefois, comme je l'avais relaté ici même, hier, les anecdotes les plus anodines peuvent inspirer au lecteur le plus distrait de surprenants retours en arrière (des flash-back) vers sa plus lointaine enfance. Ces digressions sinueuses qui le mènent souvent à travers les méandres d'une brumeuse mémoire dont le voile se déchire pour laisser apparaître des souvenirs lancinants. D'abord, pour en revenir à l'histoire de cette Néo-Zélandaise échouée dans une wilaya de l'Ouest et qui a été secourue par une ambassadrice qui n'a pas hésité à faire quatre mille kilomètres pour s'enquérir de la situation de sa concitoyenne, plusieurs questions peuvent surgir à l'esprit le plus hermétique. La première est évidemment le problème de l'émigration: qu'est-ce qui peut pousser un être humain à émigrer? Souvent la cause est principalement économique. La raréfaction des ressources comme cela arrive dans les régions montagneuses ou arides, ou dans les zones surpeuplées et gérées par de mauvais gouvernants peuvent amener des individus isolés ou des familles entières à plier bagage pour chercher des lieux plus hospitaliers. Souvent, ce sont des changements brutaux dans l'environnement dus à des catastrophes naturelles (dust bowl, inondations, séismes ou montée du niveau des mers) ou alors des changements politiques portant atteinte à la sécurité des biens et des personnes (guerres, dictatures) qui peuvent amener des gens bien enracinés à couper leurs amarres et à voguer vers d'autres rives. C'est souvent à la recherche d'un travail ou d'un revenu plus conséquent qui puisse lui assurer une vie plus confortable que l'agent économique songe à quitter douloureusement le lieu où il a vu le jour. Il est rare sous nos latitudes qu'un jeune lecteur de Jules ou d'Henri Vernes soit inspiré par les tribulations de héros romanesques pour essayer de revivre leurs désopilantes aventures. Bien que notre pays ait connu des vagues d'émigrations dues aux guerres coloniales ou aux conséquences dramatiques de la Seconde Guerre mondiale, l'émigration économique demeure la plus proche de nous, celle que la plupart de nous ont vécue. Certains de ces émigrés reviennent un jour «pleins d'usage et raison vivre entre leurs parents le reste de leur âge», d'autres, parmi ceux auxquels la vie n'a pas tellement souri, préfèrent mourir dans l'anonymat le plus complet sur une terre inconnue... Cependant, on peut parler du destin extraordinaire de quelques aventuriers que les hasards de la vie ont poussés vers des rivages lointains. Vers la fin des années soixante, un journaliste, aujourd'hui disparu, avait fait une incursion au Brésil où il avait résidé quelque temps. Là-bas, il fit la rencontre de deux concitoyens qui ont atterri par le plus grand des hasards: l'un avait un statut de SDF que tout le monde appelait «l'Algérien» et qui était demeuré discret sur les circonstances qui l'ont réduit à l'état d'épave dans ce pays lointain alors que l'autre avait eu un parcours hors pair et était devenu un bourgeois confortablement bien installé à Rio de Janeiro. Il avait confié à mon ami journaliste que la Seconde Guerre mondiale l'avait surpris en France où il avait émigré. Il s'exprimait dans un arabe parlé où étaient absents les mots français qui ont dénaturé notre langage. Nationaliste exalté, il s'était mis au service de l'armée nazie qui l'envoya exercer ses talents en Italie. Là, il resta un moment au service de l'armée d'occupation et quand il sentit le vent tourner et l'espoir de la victoire changer de camp, il passa à la résistance italienne. Comme il était cherché par les services de renseignements français, il passa clandestinement en Espagne d'où il s'embarqua vers le Nouveau Monde où il commença à vivre d'expédients. Il s'intégra vite dans le réseau des trafics de diamants qui fleurissaient entre le sud et le nord du nouveau continent. Il parvint à s'assurer un train de vie très aisé, se maria avec une Brésilienne, eut une nombreuse progéniture à qui il enseigna, admirable exploit, l'arabe parlé. Il ramena en pèlerinage, une seule fois, ses enfants au pays de leurs ancêtres: histoire de visiter les tombes de leurs aïeuls et de connaître une contrée qu'il leur conseilla d'éviter à l'avenir en leur disant qu'on pouvait garder son identité sans avoir à demeurer là où on est né. Il leur dit en aparté que les conditions de vie en Algérie sont loin de pouvoir s'améliorer et que le Brésil a beaucoup plus d'atouts que le pays où il a vu le jour.
Malheureusement, mon ami journaliste, n'ayant pas su utiliser la caméra qui lui avait été confiée par le directeur de l'information, ne rapporta que le son des voix de ces deux exilés.


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