Dans les primaires de ce «super-mardi», dix Etats concernés par la consultation électorale, les deux candidats les mieux placés, Mitt Romney et Rick Santorum, y jouent leur dernière chance. Rick Santorum s'est dit confiant dimanche pour le «Super-Mardi», qui va voir 10 Etats américains désigner leur favori républicain pour la présidentielle, et a insisté sur son espoir que certains candidats se retirent du jeu pour qu'il l'emporte face à M.Romney. «C'est une histoire de survie», a déclaré Rick Santorum à la presse au cours d'un déplacement à Memphis (Tennessee, Sud des Etats-Unis). «Pour que nous l'emportions à la fin, il va falloir que la course se rétrécisse et ne concerne plus que deux candidats. Et je pense que c'est comme ça que ça va se passer, peut-être», a-t-il affirmé. Le chrétien ultra-conservateur pointe ainsi le risque que le vote des républicains les plus conservateurs ne s'éparpille dans cette course, entre sa candidature et celle notamment de l'ancien président de la chambre des représentants Newt Gingrich, ce qui bénéficierait finalement au modéré Mitt Romney, seul sur son créneau plus au centre. Il a refait passer ce message dimanche matin sur Fox News et dimanche soir dans l'émission diffusée sur la radio «Ben Ferguson show». «Peut-être, avec un peu de chance, cette course va-t-elle donner lieu à un face-à-face» avec Mitt Romney, a-t-il dit sur Fox News. «Si nous en arrivons là, nous sommes convaincus que nous allons gagner», a-t-il immédiatement ajouté. A Memphis, le candidat s'est dit confiant, à deux jours du Super-Mardi. «Ca se passe bien pour nous, (...) on est soit premiers, soit deuxièmes dans la plupart des Etats» qui ont déjà voté. «Je pense que ce sera un bon +Super-Mardi+ pour nous», a-t-il avancé. «Nous pensons que nous avons de très bonne chances mardi et après», a insisté Rick Santorum, alors que Newt Gingrich est en baisse dans les dernières consultations. Pour sa part, Mitt Romney, poursuit une campagne des primaires plus difficile que prévu, le candidat à au moins un Etat sur lequel il peut compter: le Massachusetts. Cet Etat du nord-est s'apprête à voter aujourd'hui sans état d'âme en faveur de son ancien gouverneur. D'autres Etats ont été le théâtre de violentes batailles entre les candidats, avec des télévisions locales inondées de spots télévisés politiques tous plus négatifs les uns que les autres. Dans le Massachusetts, rien de tout cela. Les opposants à Mitt Romney savent qu'ils ne peuvent pas gagner lors du «Super Mardi» - où sont organisées des primaires dans dix Etats le même jour - et se battent au mieux pour la deuxième place. 41 délégués sont en jeu, dont ses rivaux espèrent simplement qu'ils n'iront pas tous à Mitt Romney, gouverneur de cet Etat de 2003 à 2007. Un sondage paru mi-février lui accorde 64% des intentions de vote. L'ultra-conservateur Rick Santorum est loin derrière à 16%, devant Ron Paul à 7%, l'ancien président de la Chambre Newt Gingrich ne dépassant pas 6%. Pour obtenir des délégués, les candidats doivent obtenir au moins 15% des voix. Matt Robinson, directeur de campagne de Ron Paul, veut croire que les résultats de l'Arizona et du Michigan mardi dernier, qui ont montré un tassement de Rick Santorum, aideront ce candidat atypique très apprécié des jeunes. «Santorum avait un peu d'élan, après ses victoires antérieures. Maintenant qu'il ne fait pas aussi bien, les gens seront peut-être moins attirés vers lui, et vont à nouveau regarder vers Ron Paul», espère-t-il. Les fans de Rick Santorum travaillent intensément les réseaux sociaux, arborent de grandes pancartes aux coins des rues, pour vendre leur candidat. «Je suis sûre qu'il gagnera des délégués dans le Massachusetts», affirme une bénévole, Tina Hemond.