Les six candidats républicains à la présidentielle américaine ont entamé lundi un sprint final dans le New Hampshire (nord-est), avant l'élection primaire de mardi qui devrait consacrer le multimillionnaire Mitt Romney, sauf grosse surprise. La deuxième place pourrait se jouer entre le doyen de l'élection, le représentant du Texas Ron Paul, et l'ancien ambassadeur de l'administration Obama en Chine, Jon Huntsman, selon les derniers sondages. Au total, 29 rencontres électorales étaient prévues lundi par les différents candidats dans cet Etat clé. Après les «caucus» (assemblées électorales) de l'Iowa (centre) qui ont lancé il y a une semaine le processus de désignation Etat par Etat du candidat qui affrontera le président Barack Obama en novembre prochain, ce petit Etat est le premier à tenir des élections primaires stricto sensu. Dès 8H00, le vainqueur de l'Iowa, Mitt Romney, donné à entre 33% et 41% des intentions de vote dans le New Hampshire, était sur le pied de guerre, pour un petit déjeuner à la chambre de commerce de la ville Nashua. Il y a une fois encore défendu son bilan d'homme d'affaires, vivement critiqué ces derniers jours, et a dénoncé un président Obama qui «a échoué lamentablement, parce qu'il ne comprend pas comment fonctionne l'économie». Sa formidable machine de campagne ne laisse rien au hasard, dans un Etat où plus de la moitié des électeurs se disent encore indécis. Elle entend passer 150.OOO coups de téléphone d'ici à mardi et a mobilisé 1.000 bénévoles pour aller frapper à quelque 10.000 portes. Et quelque 25.000 petits panneaux « Mitt Romney» ont été plantés un peu partout dans les jardins. Dimanche, M. Romney avait fait campagne avec plusieurs poids lourds du parti, dont le très populaire gouverneur du New Jersey Chris Christie. Peu charismatique, dénoncé comme «modéré» par ses concurrents plus conservateurs, il peine à convaincre la base. Mais les caciques du parti se sont progressivement ralliés à lui, estimant qu'il est le mieux placé pour battre Barack Obama en novembre. La lutte pour la deuxième place est serrée dans le New Hampshire: les sondages donnent entre 17 et 20% des intentions de vote au représentant texan Ron Paul. Le doyen des candidats, médecin de 76 ans aussi courtois que radical, suscite un vrai enthousiasme, notamment chez les jeunes qui voient en lui le seul à «dire la vérité». Ses fans ne trouvent rien à redire à un programme qui met en avant la constitution et les libertés, veut supprimer la Réserve fédérale et plusieurs ministères, et ne veut pas d'intervention militaire américaine à l'étranger. L'ancien ambassadeur Jon Huntsman, un modéré qui joue son va-tout dans le New Hampshire, a également fait une percée remarquée ces derniers jours, avec 11 à 13% des intentions de vote, à égalité ou parfois devant le chrétien conservateur Rick Santorum, parangon des valeurs traditionnelles. L'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich peine à 8%, le gouverneur du Texas Rick Perry est loin derrière. Mais les quelque 250.000 électeurs qui voteront mardi pour la primaire du New Hampshire sont connus pour ne se décider qu'au dernier moment, après être allés écouter chacun des candidats. «La course reste ouverte, peut-être pas au sommet, mais certainement pour la deuxième place», a déclaré lundi à une télévision locale Andy Smith, chargée des sondages à l'université du New Hampshire. Mitt Romney est également en tête des intentions de vote en Caroline du Sud, prochain Etat à organiser une primaire, le 21 janvier.