Medelci en compagnie du président du CNT Le chef de la diplomatie algérienne a fait le déplacement de Tripoli afin de discuter de plusieurs dossiers avec les nouveaux responsables libyens. Une zone d'ombre entoure encore le sort réservé à la famille de l'ancien dirigeant libyen, Mouamar El Gueddafi, dont la fille Aïcha, ses fils Mohamed et Hannibal et son épouse Safiya, notamment, sont réfugiés en Algérie depuis fin août 2011. Les informations communiquées, hier, par les ministères des Affaires étrangères des deux pays à l'occasion de la visite de M.Medelci en Libye n'ont pas été de nature à dissiper ce brouillard. Les deux ministres ont certes indiqué qu'ils ont abordé la question, mais le résultat de leurs entretiens a été éludé. Mourad Medelci a assuré, à l'issue de son entretien avec son homologue libyen à Tripoli, que la famille El Gueddafi, dont une partie est réfugiée en Algérie, ne pourrait plus toucher à «un cheveu du peuple libyen». M.Medelci a expliqué à la presse, que cette question a été évoquée «avec clarté, sincérité et transparence». «L'Algérie les a reçus pour des raisons purement humanitaires» et elle s'engageait à ce que ces derniers «ne touchent pas à un cheveu» du peuple libyen a encore dit le chef de la diplomatie algérienne. Le ministre algérien n'a pas souhaité dire si l'Algérie allait remettre ces membres de la famille El Gueddafi aux nouvelles autorités libyennes. Mais sa déclaration est un signe que l'Algérie reste sur sa position antérieure et n'a nullement prévu une éventuelle extradition de la famille El Gueddafi. Le ministre libyen des Affaires étrangères, Achour Ben Khayal, a expliqué de son côté que des questions de sécurité ont été abordées avec son homologue algérien. De fait, Mourad Medelci a indiqué ne pas avoir manqué l'occasion de dire qu'il était venu en Libye «pour transmettre un message de solidarité et de coopération» avec ce pays, dans tous les domaines. Cette visite était programmée, a expliqué d'autre part le chef de la diplomatie algérienne selon lequel de nombreux dossiers ont été examinés dont l'«importance majeure» était incontestable telle que les questions sécuritaires «même si nous pensons les avoir dépassées aujourd'hui».Dans ce sens, le ministre a affirmé le soutien algérien à la Libye, soulignant que la prochaine étape verra l'ouverture de nouveaux dossiers et horizons entre l'Algérie et la Libye qui dispose d'énormes potentialités qui doivent être exploitées. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné en outre qu'«il faut normaliser les relations» (entre Alger et Tripoli) pour participer «efficacement» à la nouvelle ère que vit la Libye et la région dans son ensemble. En plaidant pour la normalisation des relations entre les deux pays, M.Medelci reconnaît que ces relations ne sont pas au beau fixe. Depuis le début de la révolution en Libye, le CNT a lancé à plusieurs reprises des accusations à l'encontre de l'Algérie. A la faveur de la visite effectuée, hier à Tripoli, par Mourad Medelci, les relations entre les deux pays vont-elles se clarifier permettant de dépasser les zones de turbulences qui les ont traversées cette dernière année? Les déclarations de M.Medelci et de son homologue libyen, le laissent présager. M.Ben Khayal a, d'ailleurs, salué les relations «étroites» et de longue date qui lient les deux pays, précisant que la visite de M.Medelci à Tripoli s'inscrivait dans le cadre de «l'ouverture d'une nouvelle page» dans les relations entre la Libye et l'Algérie. Il a indiqué qu'elle intervenait à l'issue d'un important processus de concertations politiques et de nombreuses rencontres bilatérales qui se sont tenues à divers niveaux et qui ont porté sur des questions importantes d'intérêt commun. Notons enfin que Mourad Medelci a été reçu, dans l'après-midi d'hier, par le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mustapha Abdeljalil.