Le match aller à Lyon perdu 1 à 0 «C'est le plus grand match de l'histoire de Chypre», lance Stelios Markou, fondateur et animateur de Cyprus Footy, un site Internet d'information en anglais sur le football chypriote. Chypre se préparait à suivre ce soir un match «historique» à l'occasion du 8e de finale retour de la Ligue des champions entre l'Apoel Nicosie et Lyon, même si, compte tenu des clivages locaux, l'île était loin de se couvrir des couleurs orange du club chypriote. «C'est la première fois qu'un club chypriote concourt à ce niveau. C'est un grand honneur pour le football chypriote. Apoel nous a fait énormément de publicité positive», se réjouit Haris Loizides, vice-président de la fédération chypriote de football. «C'est le plus grand match de l'histoire de Chypre», lance Stelios Markou, fondateur et animateur de Cyprus Footy, un site internet d'information en anglais sur le football chypriote. «C'est un très grand événement pour Chypre. Nous sommes un petit pays et notre championnat est tout petit, sans comparaison possible avec les grandes ligues européennes. Les gens ici ont besoin de ce type de succès pour sentir qu'ils sont à l'égal des autres pays européens, c'est une question de fierté», renchérit Demetris Hasikos au service de presse du gouvernement. Dans ce pays fou de football, le stade affiche complet depuis longtemps et beaucoup ont réservé leur soirée devant la télévision. Mais pas forcément pour soutenir l'équipe locale. «Nous allons tous regarder le match mais évidemment, nous sommes pour Lyon. Il ne faut en aucun cas que l'Apoel gagne», martelait ainsi Andreas Antoniou, un supporteur de l'Omonia Nicosie, rival historique de l'Apoel, en arrivant au stade dimanche pour un match de championnat. A l'issue de ce match, certains supporteurs de l'Omonia ont arraché des sièges, brisé des vitres et vandalisé les abords du stade, un geste interprété en partie comme un signe d'inquiétude devant la réussite de l'Apoel, et surtout le trésor de guerre que constituent ses revenus européens quand ses concurrents locaux croulent sous les dettes. Signe de l'absence de contagion «orange», le président chypriote Demetris Christofias n'a pas prévu de se rendre au stade. Leader du parti Akel (communiste), il serait de toute façon mal reçu par les supporteurs de l'Apoel, club aussi marqué à droite que l'Omonia l'est à gauche. Quant à savoir si les Chypriotes sont capables de créer une nouvelle fois la surprise, les avis sont partagés. «Ce sera très difficile pour eux de se qualifier. Mais il y a de l'espoir, et tant qu'il y a de l'espoir, il est permis de rêver», estime M.Loizides. «Il va y avoir plus de 23.000 supporteurs dans le stade, et ils y croient tous. Les joueurs aussi croient qu'ils peuvent renverser les choses. L'Apoel n'abandonne jamais, c'est comme ça qu'ils sont arrivés jusqu'ici», rappelle M.Markou. «Nous allons avoir besoin de tout le monde pour continuer à écrire l'histoire en Europe et montrer à tous la puissance de cette équipe, de ces joueurs, de ce pays», insiste l'ailier brésilien Gustavo Manduca, bien décidé à «faire la fête à nouveau jeudi». Beaucoup citent l'exemple du barrage en juillet contre Wisla Cracovie. Battus 1-0 à l'aller en Pologne, les Chypriotes s'étaient qualifiés pour la phase de groupe grâce à un 3-1 au retour. Ces dernières semaines en revanche, l'Apoel a été éliminé de la Coupe de Chypre par l'AEL Limassol, actuel leader du championnat, après avoir perdu 1-0 à l'extérieur et n'avoir pas pu faire mieux que 0-0 au match retour à domicile.