A quelques jours de la clôture des candidatures, 27 dossiers de candidatures indépendantes et 13 pour les formations politiques ont été retirés. A deux semaines de la clôture des candidatures, la scène politique s'est brusquement emballée à Bouira. Avant-hier jeudi, la direction de la réglementation et des affaires générales de la wilaya avait enregistré le retrait de 27 dossiers de candidatures indépendantes et 13 pour les formations politiques. «Ces chiffres confirment largement la course à l'argent et à la faramineuse rémunération», pense un citoyen. Même si l'opération de parrainage, qui a débuté permettra de faire le tri, il reste que le nombre de listes, 40 déjà, peut semer le doute et la confusion dans la tête des électeurs, surtout les plus âgés. Chaque liste indépendante doit présenter 3500 fiches de parrainage signées, portant l'empreinte de l'électeur, le numéro de son inscription sur la liste électorale et la copie de sa carte d'identité. «Cette exigence favorise les partis qui ne sont pas soumis à cette condition même s'ils n'ont aucune représentation locale», s'indigne un membre du staff d'un candidat. Pour contourner l'opération des parrainages, certains candidats achètent le sceau du parti et se présentent sans encombre. C'est le cas pour des partis qui hibernent toute l'année et n'éxistent que par occasion. Ils sont déjà sur le terrain pour une campagne avant le temps. Certains, sachant queces formations «rentières d'un système» qui les gave, n'ont aucune base, n'hésitent pas à donner leur accord à des personnes au passé douteux. La collecte des signatures reste aussi un paramètre d'évaluation des capacités pour chaque liste. Pourtant, des listes ne trouvent aucune difficulté à ramasser les parrainages quand d'autres proposent jusqu'à 1000 DA par signature et peinent à trouver preneur. Le parrainage est unique et ne se donne qu'à une seule liste. Le refus de participer, clairement annoncé par le RCD, a poussé des cadres de ce parti à recourir à une liste indépendante pour l'un d'eux et à figurer sur des listes pour d'autres. Précisons aussi que le FFS, le RND et le FLN n'ont pas encore statué sur leurs composantes qui ne seront officiellement divulguées que le 24 mars prochain. Dans les rangs du vieux parti et en coulisse, nous avons appris que le mouhafedh de Bouira, actuel maire de Aïn Bessem, Nouri Mohamed, a obtenu l'allégeance de 43 kasmas et de 10 membres sur 12 de sa mouhafadha. Avec autant de consensus, il devrait occuper la tête de liste à moins que l'aile des redresseurs, qui font un retour en force, conduite localement par Kara Mohamed Seghir, n'impose ses choix. Le RND, lui, continue les concertations avec ses cadres pour établir une liste représentative. L'opération est entourée d'un secret-défense. Le FFS, selon son fédéral, M.Saïd Derradj, prendra le temps qu'il faut pour choisir ses representants. Au sein de cette formation, la discipline est de rigueur et rien ne filtre encore sur la composante. «Moi-même, je ne sais pas à quelle place je serai», nous a affirmé le fédéral. En marge de la grande effervescence des preparatifs pour les éléctions, le citoyen est mis une nouvelle fois à rude épreuve. La pomme de terre a atteint un nouveau record à Bouira. Hier, elle était proposée à 90 DA le kilo. La wilaya sort à peine de la phase d'une récolte de saison. Le directeur de l'agriculture et à travers les ondes de la radio locale a annoncé que Bouira, livre la pomme de terre aux wilayas du pays. «Nous sommes classés 5e sur le plan national», avait dit le directeur. «Si avec ces paramètres, le tubercule coûte 90 DA le kilo, quel serait son prix là où il n'est pas produit?» se demandent les Bouiris. La réponse donne aussi, le tournis puisque ailleurs qu'à Bouira, la pomme de terre n'a jamais atteint ce prix. «Au lieu de s'attaquer à la spéculation, de s'atteler à réguler le marché, à défendre le pouvoir d'achat du citoyen... on nous demande d'aller cautionner une course vers l'argent d'une députation souvent inutile au pays et au citoyen», nous déclare un fonctionnaire qui faisait son marché. Seuls les navets et les carottes sont restés abordables, à 40 DA le kilo.