Le prochain scrutin suscite chaque jour davantage d'engouement non pas chez les citoyens impassibles mais plutôt chez les participants. Cet engouement pour la participation n'a jamais, de l'histoire de la wilaya, atteint cette proportion, y compris du temps où le politique avait encore du crédit auprès du citoyen. C'est pratiquement la ruée aux joutes du 17 mai. A l'exception du Front des forces socialistes (FFS), qui a opté pour le boycott, le reste de la classe politique s'y prépare. Même les partis politiques sans ancrage populaire sont de la partie, parrainant à tout vent qui le souhaite. Comment pouvait-il en être autrement lorsqu'on sait que le représentant de chaque formation à la commission nationale de surveillance des élections percevra pas moins de 120 millions de centimes et que l'Etat versera pour chaque député élu une somme de 20 millions de centimes. Outre l'intérêt matériel, ce qui motive les formations politiques réside également dans l'opportunité qu'offre ce scrutin pour s'implanter dans une région jadis totalement acquise au FFS et au RCD. Si la population n'est pas emballée, ce n'est guère le cas pour les partis politiques et certains indépendants qui se livrent à un véritable branle-bas de combat pour la confection des listes électorales et la collecte de signatures de parrainage. Pas moins de 34 formulaires de candidatures ont déjà été retirés au niveau de la direction de la réglementation. 14 listes d'indépendants et 22 pour les formations politiques. Le FLN, le MEN, le MSP, le PT, le RCD et le RND, pour ne citer que ceux-là sont au stade de la confection des listes. La chasse aux têtes de liste pouvant glaner le maximum des voix d'électeurs est ouverte. Le marchandage n'est pas en reste puisqu'on entend, ici et là, que tel a reçu la visite de tel ou tel parti sur fond de propositions alléchantes. Les têtes de liste visées ne s'empressent pas de donner leur accord. Certains temporisent pour mieux voir les chances des uns et des autres. Le FLN, qui a achevé la collecte des 110 dossiers de postulants à la candidature, s'en remet à la commission nationale, présidée par Abdelaziz Belkhadem, à qui échoit la désignation des 11 candidats et leurs trois suppléants. Des sources proches de la mouhafadha de Béjaïa, avancent le nom de M.Tatah pour driver la liste du FLN. Au RND, un chamboulement s'est apparemment produit, puisque les rumeurs qui donnaient le maire d'Akbou, M.Bensbaâ, secondé par celui de Sidi Aïch, le Dr Brahiti, pour conduire la liste, se sont avérées fausses. On parle de l'actuel responsable du bureau de wilaya, Omar Allilat, pour driver la liste du parti d'Ouyahia. Au RCD, le choix n'est pas encore fait entre deux députés de la législature de l'année 1997, Djamel Ferdjellah et Tarek Mira. Du côté des partis islamistes, rien n'est indiqué en matière de composante des listes. La discrétion est de mise. Les postulants indépendants, présents en force, tentent à présent de dépasser l'écueil du parrainage. Là aussi tout est bon pour avoir la signature du citoyen. Partant certains vont jusqu'à proposer l'achat. Le simple citoyen y voit, par conséquent, une aubaine pour arrondir ces fins de mois difficiles bien que cette pratique est illégale. La bataille pour la constitution de listes et la collecte des signatures de parrainage bat son plein. Aucun scrupule n'est observé à ce titre. Ce qui ne manquera pas de décréditer davantage le scrutin et l'action politique en elle-même qui est déjà discréditée en Kabylie.