Des centaines de femmes du parti Hizb Ettahrir, un parti islamiste non légalisé en Tunisie, sont attendues aujourd'hui près de Tunis pour un congrès sur le thème du califat et des droits de la femme, a-t-on appris hier auprès des organisateurs. Intitulée «le califat, exemple lumineux du califat pour les droits et le rôle politique de la femme», la conférence, qui se tiendra dans un grand hôtel de Gammarth, banlieue chic de Tunis, réunira des femmes de Tunisie, Jordanie, Palestine, Yémen, Libye, Europe.... selon le site du parti. Les hommes, y compris les journalistes, sont interdits d'accès à la conférence, ont précisé les organisateurs à Tunis. «Cet événement sans précédent qui réunira des femmes du monde entier mettra à mal le mythe occidental selon lequel les femmes musulmanes rejettent la loi islamique», selon une responsable de la presse du parti, Nazreen Nawaz, citée dans un communiqué. Selon elle, le califat garantira «la justice, la sécurité et les droits des femmes». «Nous voulons préserver nos valeurs islamiques (...) nous n'acceptons pas les systèmes politiques occidentaux qui ont échoué», déclare pour sa part Sultanah Parvin, membre de la branche britannique du parti, dans un message de soutien aux «soeurs» qui se réuniront à Tunis. Fondé par un Palestinien en 1953, le Hizb Ettahrir compte des membres et des sympathisants dans plus d'une cinquantaine de pays et prône la restauration du califat, un système de gouvernance basé sur la charia (loi islamique). Se présentant comme une organisation non violente, il réfute les valeurs «occidentales», la démocratie et les élections. En Tunisie, il n'a pas obtenu sa légalisation après la révolution et la chute de Ben Ali en janvier 2011. Il fait partie de la nébuleuse des salafistes, même si officiellement le Hizb Ettahrir réfute l'appellation de parti salafiste.