Les rebelles touareg ont pris dimanche le contrôle d'un camp militaire à Tessalit (nord-est du Mali), une information confirmée par une source sécuritaires régionale, l'armée malienne parlant de «retrait stratégique ». «Nous avons pris le contrôle du camp militaire de Tessalit. Il n'y a pas eu beaucoup de victimes, nous avons fait quelques dizaine de prisonniers », a déclaré Moussa Salam, un responsable de la rébellion touareg contacté par téléphone depuis Bamako. «Nous avons renforcé notre position dans le secteur », a-t-il ajouté sans donner de bilan. Selon une source sécuritaire, «nos informations confirment que l'armée malienne n'est plus à l'intérieur du camp de Tessalit. A-t-elle quitté le camp de gré ou de force? C'est une autr question. » Cette source a ajouté que « des civils maliens, dont un responsable de la préfecture du secteur de Tessalit, sont arrivés dimanche à la frontière avec l'Algérie ». Le camp militaire de Tessalit est situé à une quinzaine de kilomètres de cette localité stratégique du nord-est du Mali, près de la frontière algérienne. Le lieutenant Broulaye Guissé de l'armée malienne, en poste à Gao (nord-est), a affirmé que l'armée avait « effectué un retrait stratégique » du camp de Tessalit, « le gros de la troupe s'est replié vers Abeibara (...) pour servir de double-protection à la ville de Kidal » située plus au sud. « Nous avons fait décrocher nos troupes pour éviter des massacres de civils par les rebelles et Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) », a-t-il dit en affirmant qu'il « n'y a pas eu de combats » et qu'il « n'y a donc pas eu ni blessés, ni morts dans un camp comme dans l'autre. » De violents combats ont opposé depuis fin février les rebelles touareg à l'armée malienne pour le contrôle du camp militaire. Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de membres du MNLA et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Plusieurs plusieurs localités et positions de l'armée dans sa partie Nord ont été visées. Les combats ont fait de nombreuses victimes - morts et blessés - des deux côtés, sans qu'il soit possible d'établir de sources indépendantes un bilan précis des pertes. Ils ont également poussé des dizaines de milliers d'habitants à fuir ces zones, dans des campements de déplacés en territoire malien, et dans des pays voisins, Niger, Mauritanie, Burkina Faso et Algérie.