La centrale syndicale Ugta reste, pour lui, le seul porte-parole des travailleurs. Alors que le ministre de l'Education renvoie la balle dans le département de Louh, pour régler le problème des syndicats autonomes, ce dernier refuse de revenir sur ce sujet. «Je n'ai rien à dire. Je pense que j'ai donné ma réponse il y a de cela une année», a déclaré le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, en marge de la visite qu'il a effectuée hier dans la wilaya de Boumerdès. Interpellé sur cette question toujours par un membre du bureau du syndicat Cnapest, le ministre s'est désengagé de cette mission pour la confier à la justice. «Il y a une institution judiciaire qui tranchera dans ce genre de conflit», a-t-il affirmé sur un ton déterminé. Pour M.Louh, le dossier des syndicats autonomes est clos et il n'est plus question de revenir sur sa décision. Ce dernier, rappelons- le, avait refusé l'année dernière d'octroyer l'agrément aux syndicats autonomes sous prétexte que les dossiers étaient incomplets. Or, même si les syndicats déposent cette fois-ci un dossier complet, la tutelle qui campe sur ses positions, n'a pas du tout l'intention de désamorcer cette situation. Il rappellera, dans ce sens, que la loi syndicale préconise de travailler avec les syndicats les plus représentatifs tels que l'Ugta. A travers cette déclaration, le ministre démontre qu'il ne fait pas cas des petits syndicats et que la centrale de Sidi-Saïd reste, à ses yeux, le porte-parole des travailleurs. Dans le même ordre d'idées, et sur la question de l'extension du conseil d'administration de la Cnas à d'autres organisations syndicales, outre la Centrale syndicale, le ministre a répondu par la négative. Donc, les mouvements syndicaux n'ont plus à espérer d'avoir un jour l'agrément. Par ailleurs, le ministre a procédé lors de sa visite à l'inauguration de trois nouveaux centres payants de la Cnas au niveau de Tidjalabine, de Nacéria et de Ouled Haddadj. Conçus sur un système moderne, ces centres de paiement viennent renforcer le réseau de la Cnas et améliorer les prestations de services. Sur place, le ministre a pris attache avec des agents de la Cnas et des citoyens pour s'enquérir du processus de modernisation. Ce dernier s'est montré satisfait sur la mise en application des nouvelles mesures telles que le livret de tiers payant et les vignettes de remboursement. A propos du processus de modernisation de la Cnas, le ministre a présenté, lors de son escale à Nacéria, l'agenda des projets en perspective. A partir de l'année 2006, la Cnas passera à l'application du tarif de référence pour les médicaments remboursables. Cette mesure, souligne- t-il, vise à encourager la production du médicament générique, qui accuse un grand retard en Algérie. En 2007, la Caisse nationale d'assurances sociales procédera à l'introduction de la carte à puce. L'ouverture des plis financiers aura lieu prochainement, selon le ministre, pour attribuer le projet et le réaliser dans les délais prévus. Afin de mieux réorganiser le système de la sécurité sociale, le ministre envisage de construire dans les prochaines années un organisme de recouvrement qui permettra une bonne répartition des cotisations. Le ministre compte aller plus loin dans ses ambitions en mettant la main sur le marché du médicament. La loi complémentaire 2005 a introduit des mesures pénales pour imposer le respect des procédures de remboursement et lutter contre les dépassements. Enfin, au sujet du code du travail, le ministre a fait savoir qu'il ne sera pas remis sur la table des discussions lors de la prochaine tripartite qui regroupera le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale, prévue début 2006. «Les groupes du travail n'ont pas encore achevé les consultations», nous a-t-il précisé. Cela dit, selon lui, le dossier relatif au code du travail sera probablement retiré du calendrier de la tripartite. «Nous voulons rassembler toutes les lois relatives au code du travail dans une seule loi», a- t- il ajouté.