M.Louh a affirmé l'implication de certains cadres et fonctionnaires de la Caisse. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh a souligné, hier, que les dossiers soumis à la justice sur les «dépassements et les détournements» constatés au niveau de la Caisse de sécurité sociale, sont au nombre de 195, s'engageant à poursuivre le contrôle jusqu'à ce que les normes internationales de gestion soient respectées. Lors de son passage au forum de l'ENTV, il a affirmé que les cadres et fonctionnaires de la Cnas impliqués dans ces affaires ont été révoqués. «Réhabiliter les structures de contrôle s'est avéré nécessaire», a-t-il soutenu. Ce qui a amené par la suite les journalistes à poser une question relative aux enquêtes menées auprès des entreprises au sujet de la déclaration des employés. Sur ce point, l'invité du forum soulignera que le taux des entreprises qui ne déclarent pas leurs employés est passé de 41% en 1998 à 31%. Il a précisé que le contrôle se poursuit en confiant la tâche à l'inspection du travail et que des mesures strictes ont été prises à l'égard des entreprises accusées. Interrogé sur les logements initiés par la caisse des oeuvres sociales, M.Louh répondra que ces derniers se comptent sur les doigts d'une seule main et que le nombre de logements est très limité, soit 4000 actuellement, par rapport au nombre de demandes. C'est ainsi qu'il a révélé que, dorénavant, la caisse des ouvres sociales ne prendra plus en charge la construction de logements mais que son rôle se limitera à l'octroi de crédits aux employés. Sur un autre volet, Tayeb Louh a affirmé que les travailleurs concernés par la réintégration à leurs postes dans le cadre des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, sont les personnes détenues en vertu d'une mesure administrative, les personnes poursuivies, détenues ou condamnées pour des faits liés à la tragédie nationale, ainsi que les personnes bénéficiaires des mesures édictées par la loi sur la concorde civile. Il a souligné que les commissions de wilaya, qui regroupent des représentants de plusieurs secteurs, sous la présidence des walis, sont libres de décider soit de réintégrer le travailleur à son poste, soit de lui octroyer une indemnité ou encore de rejeter sa demande de réintégration si ce dernier ne répond pas aux conditions requises. Il a ajouté à ce propos que les personnes ayant fait l'objet de décisions de licenciement, doivent présenter aux commissions de wilaya des attestations de travail et des certificats attestant de leur affiliation à la caisse de sécurité sociale. A une question sur le projet du nouveau code du travail, M.Louh a souligné que celui-ci a pour objectif «la réalisation du développement économique» et la «sauvegarde des droits des travailleurs et les intérêts de l'entreprise économique». Il a, d'autre part, indiqué que ce projet de code du travail est susceptible de «lutter contre le chômage, de préserver les postes de travail et d'encourager la compétitivité des entreprises afin qu'elles puissent atteindre leur but», rappelant dans ce contexte la ratification par l'Algérie de plusieurs conventions internationales dans ce domaine. A propos des prix référentiels de remboursement des frais médicaux, M.Louh a souligné que cette tarification «n'arrangerait probablement pas certains opérateurs dans le domaine du médicament». Il a précisé, par ailleurs, que cette nouvelle mesure réalisera l'équilibre et la compétitivité sur des bases saines. A une question sur la grève de l'intersyndicale de la fonction publique, l'invité s'est contenté de dire que l'échec de celle-ci était prévisible du moment, a-t-il poursuivi, que leurs revendications ne sont pas logiques et impossibles à réaliser. Pour lui, il y a la solution du dialogue social qu'il ne faut pas négliger. «Celui qui transgresse les lois de la République aura affaire à la justice», a-t-il menacé en insistant sur le fait que les personnes qui n'ont pas une formation syndicale ne peuvent en aucun cas défendre les droits des travailleurs. M.Louh précisera en outre que les portes de son département sont toujours ouvertes au dialogue aux 50 organisations syndicales agréées.