La guerre semble reprendre de plus belle à la mairie d'Oran où on se regarde en chien de faïence en attendant d'en découdre dans les prochains jours. C'est du moins l'avis de bon nombre d'élus qui n'hésitent plus à afficher ouvertement leur refus de cautionner, par leur silence, la situation de statu quo qui commence à s'installer à la mairie. M.Djellouli, l'actuel maire, d'obédience FLN pro-Benflis, est l'objet, ces derniers temps, d'attaques menées via des titres de la presse régionale. Depuis le jour où il avait déclaré son soutien à l'ancien Chef du gouvernement, le maire fait l'objet de vives critiques même de la part de ses plus proches soutiens à la mairie. Sa gestion des affaires de la commune est devenue l'argument massue pour le «casser». L'histoire du marché d'aménagement de la place Tahtaha, confié à son frère, est exhumée pour servir la cause de ses ennemis. Même les factures des téléphones portables des élus sont agitées pour grossir les rangs des contestataires. Ces joutes à fleuret moucheté cachent des dessous politiques puisque la guerre entre les anti et les pro-Benflis qui n'a pas connu son épilogue à Oran est toujours d'actualité, même si les partisans de l'ancien Chef du gouvernement semblent marquer des points. Les deniers publics et leur gestion sont devenus le principal souci de ceux qui, il n'y a pas longtemps, avaient cautionné l'installation de M.Djellouli à la tête de l'Apc d'Oran pour taire la guerre qui avait éclaté au lendemain de la proclamation des résultats des élections. Il faut dire que l'actuel maire de la capitale de l'Ouest avait servi de rempart, selon l'expression de certains élus, devant l'appétit démesuré des représentants du mouvement El-Islah qui voyaient, en leur entrée à la mairie, l'occasion de décrocher la gestion de certaines commissions de grande importance. Pour le citoyen, il est temps de réagir pour éviter la paralysie de l'Apc devenue l'otage de luttes entre clans rivaux. L'idée de proposer un directoire composé de personnalités connues de la ville a fait son petit bonhomme de chemin et il semble même que des noms aient été avancés. Aujourd'hui, M.Djellouli semble dans une situation inconfortable depuis que d'autres voix se sont ralliées à celles qui réclamaient son départ. Ces dernières qui se recrutent parmi ses anciens soutiens sont décidées à le démettre de son rang, plus encore, à exiger la création d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur la gestion des deniers publics et sur l'attribution de certains projets jugés contraires à la réglementation. Mais en attendant la suite des événements, c'est la bouteille à l'encre à la mairie d'Oran.