Le malaise qui mine les rangs du mouvement de redressement à Oran continue de s'exacerber, au point où une véritable chasse aux sorcières est, aujourd'hui, menée contre ceux qu'on qualifie d'éléments «Hamrouchiens». C'est du moins l'avis de certains animateurs du mouvement qui n'ont pas hésité à accuser ces éléments d'être derrière la guerre que connaissent les structures de ce mouvement qui peine à s'installer à Oran. Si au départ, la direction nationale avait dépêché des émissaires pour désamorcer la bombe du régionalisme et du tribalisme qui avait paralysé le fonctionnement des structures, aujourd'hui, elle doit faire face à une autre menace qui risque de torpiller le compromis, difficilement acquis, entre les différents clans qui composent ce qui est devenu aujourd'hui une mosaïque. Dernièrement, des animateurs du mouvement ont accusé des exclus du FLN, du temps de la purge qui avait visé les partisans de l'ancien chef du gouvernement, d'être derrière les faux documents et autres faux cachets humides qui circulent à Oran. «Le mouvement n'a pas encore confectionné de documents ou de cachets, et tous les communiqués qui ont circulé ces derniers jours à Oran sont des faux concoctés par des ‘‘Hamrouchiens'' qui ont voulu prendre le contrôle des structures du mouvement», dira un partisan de Benflis. A Oran, la suspicion est devenue la caractéristique des rencontres des redresseurs. Au cours des travaux, on n'hésite pas à se regarder en chiens de faïence et à se disputer pour n'importe quel prétexte. A ce jour, le compromis de la présidence tournante de la coordination installée semble dépassé, et certains n'hésitent plus à demander l'intervention de la direction nationale pour trancher dans le vif, «car les choses ont atteint un état de déliquescence qui n'augure rien de bon pour l'avenir du mouvement», dira un élu redresseur. Bien que le danger du régionalisme soit écarté à la suite de l'intervention de certains sages de la direction nationale, la menace d'une implosion est devenue une réalité qui risque de provoquer une véritable saignée dans les rangs du mouvement. «Les réformateurs, qui se revendiquent de la ligne de Hamrouche, sont une menace pour nous. Chassés du FLN depuis le 6e congrès, ils ont investi en force nos rangs et veulent en prendre, aujourd'hui, le contrôle», dira notre interlocuteur.