Cette institution dénonce les insuffisances dans la législation du travail, mais coopère pour améliorer l'emploi en Algérie. Une nouvelle fois, l'Algérie est épinglée en matière de respect de la législation du travail et de non-application des conventions et des recommandations internationales dans ce domaine. Dans son dernier rapport, la commission d'experts pour l'application des conventions et recommandations de l'Organisation internationale du travail (OIT) a fustigé le gouvernement algérien quant au respect d'un certain nombre de textes ratifiés depuis l'indépendance du pays. L'OIT a ainsi remarqué de nombreuses anomalies pour ne pas dire violations dans ce domaine, notamment celles relatives par exemple à la protection des dockers contre les accidents du travail. Il faut rappeler à ce propos que, depuis quelques années déjà, cette commission n'a pas cessé d'inciter le gouvernement algérien à adopter des textes spécifiques de la convention ratifiée dès 1962. Pour cet organisme spécialisé de l'ONU, «ce défaut constitue une situation grave». Plus inquiétant encore, il semble que les défaillances algériennes ne touchent pas seulement la protection de la corporation des dockers, mais ont trait aussi au respect des libertés syndicales dans le pays. En effet, malgré les grands discours officiels sur le pluralisme syndical, cet aspect de la question a fait l'objet d'une plainte déposée en 2001 auprès du Bureau international du travail (BIT) par le syndicat (Snapap) qui active principalement dans l'administration publique algérienne. Dans sa réponse, le BIT, à travers deux rapports préliminaires, a condamné le gouvernement algérien en exigeant la révision des textes de loi régissant les syndicats. Il avait même demandé des explications aux pouvoirs publics pour statuer définitivement sur la plainte du Snapap au cours de ce mois d'octobre. C'est peut-être dans ce cadre que M.Sadok Ben Hadj Hassine, directeur de l'OIT à Alger, a été reçu en audience la semaine dernière au siège du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Officiellement, cette visite était programmée en relation avec les dernières décisions arrêtées dans le cadre de la fameuse tripartite tenue les 9 et 10 du mois courant, particulièrement celles ayant trait à la réhabilitation de l'Agence nationale de l'emploi (Anem). Les discussions ont porté aussi sur l'organisation, cette semaine, à l'Ecole nationale d'administration d'une journée nationale de consultation sur le thème «S'affranchir de la pauvreté par le travail». Cela dit, il faut dire que dans un contexte d'exacerbation des conflits sociaux (récupération politicienne ou pas) et de la montée d'un cran des revendications salariale, du monde du travail algérien, les institutions internationales, chargées de la surveillance du respect par les Etats des normes internationales dans ce domaine, gardent toujours un oeil scrutateur sur l'Algérie.