L'élaboration des statistiques concernant l'emploi ne répond pas aux normes internationales. De ce fait, les critères et les paramètres universels de l'emploi ne sont pas respectés en Algérie. Plusieurs structures et institutions passent à côté de la réglementation établie par le Bureau international du travail (BIT). Le ministre de Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, l'a affirmé avant-hier à partir de Bouira. «Actuellement, je peux confirmer que beaucoup de structures et institutions ne respectent pas les critères universels, et surtout les critères qui sont reconnus par le Bureau international de travail», a-t-il déclaré lors d'un point de presse tenu à la fin de sa visite effectuée dans la wilaya de Bouira. Cet état de fait peut probablement compromettre les chiffres établis quant au taux de chômage en Algérie. Ainsi, sur le plan de l'adaptation de la législation du travail en Algérie, le ministre a annoncé qu'il y aura du nouveau dans ce sens. «Nous préparons l'adaptation de la législation de travail et le code de travail, et on est en train de travailler sur ce code», a dit Louh, sans toutefois avancer sur quoi va porter la nature ce projet. Un projet qui doit être débattu avec les partenaires sociaux à partir du 2e semestre de l'année en cours, selon le premier responsable du secteur de travail. Dans le cadre des réformes concernant le secteur de la sécurité sociale, notamment les recouvrements, le ministre a révélé la création d'une caisse nationale des recouvrements. La création de cette caisse représente la réforme la «plus importante», selon le ministre. Cette caisse nationale des recouvrements participera, selon le ministre, à l'amélioration des recettes au niveau de la Cnas. «Une fois cette caisse installée, avec ses contrôleurs et son propre personnel, automatiquement, il y aura une amélioration des recettes au niveau de la Cnas; il y aura aussi moins de fraude au niveau des entreprises, notamment celles relevant du secteur économique», souligne Tayeb Louh. Dans un autre contexte, et s'agissant de la nouvelle politique de l'Etat visant à généraliser le médicament générique, le ministre affirme que ce nouveau procédé «permettra à l'Etat de rationaliser la facture de la santé, et surtout les dépenses concernant le remboursement des médicaments, ainsi que les dépenses de la sécurité sociale». L'introduction du prix référentiel dans le cadre des remboursements, ainsi que l'interdiction d'importer des médicaments fabriqués localement, va de pair avec l'objectif tracé par l'Etat afin de promouvoir le médicament générique. «La liste des médicaments dont le prix référentiel sera appliqué est en train de s'élargir», avance le ministre. «Cela va encourager davantage l'investissement dans le secteur de l'industrie pharmaceutique en Algérie», a-t-il ajouté. Par ailleurs, au cours de cette visite, le ministre a accordé un quota de mille postes d'emploi en faveur des jeunes de la wilaya de Bouira, et ce, dans le cadre du nouveau dispositif (Daip), lancé en juin 2008.