Une administration moderne, forte et performante doit s'inscrire dans la logique de l'Etat de droit. C'est l'avis partagé par l'ensemble des experts qui ont participé à ces travaux. L'Etat de droit est un Etat où la loi est sacrée, c'est-à-dire au-dessus de tous. Mais à quelle loi M.Louh s'est-il référé pour justifier son refus d'agréer des syndicats autonomes? Un droit reconnu par la Constitution et les conventions internationales. Les recommandations qui ont sanctionné ce séminaire pourront-elles changer la réalité amère où la violation des lois, les aléas bureaucratiques et la corruption sont devenus monnaie courante dans l'administration. Cela dit, le premier atelier consacré aux mécanismes de prise en charge de l'économie de marché suggère la mise en application de l'autonomie de l'inspection du travail. Il est question aussi de réviser les dispositions en matière d'actions sociales. Les participants espèrent, en outre, canaliser le marché du travail. Le second atelier s'est penché sur la modernisation de l'administration du travail. Ainsi, il est demandé de perfectionner les programmes de formation afin d'adapter le facteur humain aux exigences de la mondialisation. En tout cas, les experts ont insisté sur le renforcement du dialogue social. Encore une digression. Quel sens aura le dialogue qui se limite à l'Ugta comme le seul partenaire social reconnu? Un syndicat qui a cautionné toutes les mesures antisociales dictées par le FMI. Pour couronner le tout, M.Louh intervient pour montrer que «l'objectif majeur de la modernisation de l'administration du travail est le développement économique» pour ensuite plonger dans une déclaration populiste: «L'Algérie est le premier pays du monde arabe qui a créé, au moment de l'ouverture du marché, une caisse du chômage.» Puis, le ministre revient aux défis: «Moderniser l'inspection du travail est une priorité », car « nous avons remarqué lors des différentes rencontres locales que la concertation bute sur des mécanismes insuffisants», a-t-il expliqué. «Notre adhésion à l'OMC nécessite la modernisation de l'administration : adapter la législation du travail aux nouvelles données et revoir quelques dispositions dans le secteur du travail et du commerce», ajoute-t-il. «Notre but est d'arriver à un contrat social avec tous les partenaires pour assurer une mutation de l'économie dirigée à l'économie de marché», déclare M.Louh, en faisant remarquer que «la loi régissant la sécurité sociale ne permet pas une intervention efficace des inspecteurs du travail». M.le ministre promet aussi de réorganiser l'Anem (Agence nationale de l'emploi) pour maîtriser le travail illégal et connaître avec exactitude le nombre des demandeurs d'emploi.