Les archs continueront de rejeter toutes les élections jusqu'à satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur. La prochaine présidentielle divise le mouvement des archs. Sans qu'il ne soit question d'éclatement, seul le «code d'honneur» des délégués peut encore sauver la mise. C'est ce qui apparaît à la lumière des déclarations faites par Belaïd Abrika, invité de notre rubrique «A coeur ouvert avec L'Expression». Il affirme, en effet, que «le code d'honneur des délégués leur interdit, dans le cadre de leurs activités au sein du mouvement, d'entrer dans des luttes électorales». Cela n'empêche pas, au demeurant, le mouvement de «respecter les partis politiques et de soutenir le pluralisme démocratique. Les archs, toutefois, doivent se tenir en marge, pour ne pas dire au dessus des mêlées électorales». En clair, «les archs ne soutiendront aucun candidat lors de la future présidentielle». Pour rappel, les deux précédents invités des archs à notre rubrique, l'un de Bouira et l'autre de Béjaïa, avaient indiqué respectivement pouvoir soutenir un candidat pour l'un et présenter son propre «poulain» pour l'autre. La présidentielle peut donc amener de grands déchirements au sein du mouvement à mesure que la campagne progressera dans le temps et que ses ondes de choc toucheront de plus en plus la région rebelle de la Kabylie. Abrika éludera adroitement ce questionnement légitime en précisant que «les délégués ne sont que les représentants d'un mouvement citoyen qui vivra et mènera à bien ses missions avec ou sans eux». Selon Belaïd Abrika, «tout sera à recommencer si la présidentielle se passe sans que les revendications du mouvement ne soient satisfaites». Abrika parle de «pré-campagne entre deux candidats identiques» à propos de ce qui se passe en ce moment, ajoutant que «les deux hommes ont fait partie des appareils de l'Etat. Chacun essaye de convaincre l'opinion qu'il est le candidat du système. Les archs, eux, veulent un changement de système». L'élection sera «douteuse» et le mandat du nouveau président «quel qu'il soit ne sera pas légitime». Plus inspiré que jamais, en réponse à une instante question de notre part, que «les archs ne soutiendront même pas un candidat qui promettrait de satisfaire la plate-forme d'El-Kseur». Explication, un candidat pareil rejetterait automatiquement toute consultation électorale avant que les six incidences n'aient été mises en application et le processus de satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur mis en chantier. «L'interwilayas du 8 mars 2002 a clairement exprimé le rejet de toute élection, tous les délégués doivent s'y conformer car telle est la volonté des citoyennes et des citoyens», conclut-il à ce propos. Très courroucé contre les actuels élus locaux, qualifiés par lui «d'indus-élus» ne représentant qu'eux-mêmes, il ira jusqu'à qualifier l'APN d'«assemblée croupion au service d'un pouvoir mafieux et assassin». Les archs, qui ne désespèrent toujours pas de donner un cachet national à leur mouvement, déplorent les «pressions, intimidations et provocations dont sont victimes tous les délégués qui prennent attache avec nous». Il ajoute que «le mouvement qui s'est toujours tenu éloigné des mouvements syndicaux, partis politiques et associations, afin de se tenir à l'écart de toute récupération, a multiplié les démarches ces derniers temps en vue de prendre enfin un cachet national». Bélaïd Abrika, qui établit un constat alarmant sur la situation sociale, économique et politique qu prévaut dans le pays, indique que «l'Algérie est sur un brasier». Plus déterminé que jamais, promettant de poursuivre le combat jusqu'au bout, il dira que «le choix est définitivement fait», ajoutant que «le temps du pouvoir en place est compté. La mise en place de la plate-forme d'El-Kseur est une question de temps, cela prendra un mois, un an ou dix ans, qu'importe si la détermination reste toujours au rendez-vous».