Dix migrants, six Somaliens et quatre Erythréens, ont péri en mer pendant une traversée de la Libye vers les côtes italiennes, ont affirmé mardi des réfugiés faisant partie d'un groupe de 48 personnes secourues la veille au sud de l'île italienne de Lampedusa. Selon les réfugiés qui ont été sauvés par les garde-côtes et la marine italienne, leurs compagnons de route sont morts noyés après être tombés à l'eau pendant le voyage. Très éprouvés, ils ont raconté aux médias italiens que l'accident s'est produit peu après le départ intervenu dans la nuit de vendredi à samedi dans un port situé à la frontière entre Libye et Tunisie. Les 48 réfugiés, dont 12 femmes parmi lesquelles 3 enceintes, ont été secourus alors qu'ils dérivaient sur un bateau pneumatique dans le Canal de Sicile dans des conditions météorologiques défavorables. Ils avaient réussi à lancer un SOS en avertissant d'autres immigrés en Italie grâce à un téléphone satellitaire. Ils ont été transférés sur une vedette des garde-côtes jusqu'à l'île de Lampedusa au sud de la Sicile puis emmenés à Port Empedocle. Le 17 mars, cinq personnes avaient été retrouvées mortes dans une embarcation transportant 52 immigrants illégaux, secourus au large de Lampedusa. Dans la même journée, plus de 200 autres migrants originaires d'Afrique sub-saharienne avaient également été sauvés. En 2011, plus de 48.000 Tunisiens et immigrés d'Afrique sub-saharienne fuyant la guerre en Libye sont arrivés dans le sud de l'Italie, après avoir versé à des passeurs d'importantes sommes pour monter à bord de bateaux de fortune. La plupart arrivent à Lampedusa, île de 20 km2 située à moins de cent kilomètres des côtes nord-africaines. Après une «trêve hivernale », les autorités italiennes craignent un nouvel afflux de clandestins à Lampedusa avec le retour d'une météo plus favorable. Le port de Lampedusa est la principale porte d'entrée dans l'Union européenne pour les immigrés en provenance de plusieurs pays d'Afrique du Nord, comme la Tunisie, la Libye ou même l'Egypte.En février, la Cour européenne des droits de l'homme a sanctionné l'Italie pour avoir renvoyé des demandeurs d'asile potentiels dans le cadre d'un accord controversé entre l'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi.