La crise du FLN n'est pas appréciée à sa juste valeur par le premier responsable du parti Face à une situation irrespirable, le secrétaire général du parti tente de minimiser les dégâts. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, affiche du mépris à l'égard de ses détracteurs. Alors que les accusations portées contre lui sont d'une gravité extrême, M.Belkhadem minimise et tente d'apaiser les esprits. «Ce qui a secoué le parti a laissé certains croire que ce qui s'est passé dans d'autres partis arrivera au sein du nôtre car ils estiment que les choses se ressemblent», a-t-il affirmé ce jeudi lors d'une rencontre avec les mouhafedhs, têtes de listes, et les membres du bureau politique. M.Belkhadem est contredit par cette réalité: la crise qui secoue le FLN est la plus grave de toutes celles qui touchent les autres partis. Les autres partis craignent justement que ce qui est arrivé au FLN leur arrive. Mais la crise du FLN n'est pas appréciée à sa juste valeur par le premier responsable du parti. Ce dernier qualifie la colère des membres du comité central de «chose ordinaire», car le FLN s'y est habitué depuis qu'il était seul sur la scène politique, appelant par la même occasion à «ne pas amplifier la chose». Il estime d'ailleurs inutile la collecte de signatures pour la tenue d'une session extraordinaire du comité central pour un retrait de confiance, la session ordinaire étant prévue après le 10 mai prochain. «Les personnes qui ne mesurent pas la distance qui sépare la réalité de leurs désirs procèdent à la collecte de signatures des membres du comité central pour me retirer leur confiance», a-t-il dit, insistant sur la nécessité de rendre des comptes après le 10 mai et non avant. Par cette précision, cet islamiste du deuxième degré s'adresse à certains responsables du parti qui ont dénoncé la manière avec laquelle il a confectionné les listes électorales en plaçant des islamistes, des opportunistes et autres illettrés en bonne position. M.Belkhadem a réitéré qu'en cas d'échec de son parti, il donnera sa démission du poste de secrétaire général du FLN, ajoutant qu'il comprenait le mécontentement de ceux qui n'ont pas été retenus. «Je comprends la colère de ceux qui n'ont pas été retenus car l'occasion ne leur a pas été donnée mais le problème réside plutôt dans le nombre (...). Nous pouvons voir juste comme nous pouvons nous tromper. C'est la nature humaine», a-t-il noté. Cela étant, le secrétaire général de l'ex-parti unique, accusé de tous les malheurs du peuple algérien, s'est dit convaincu de la victoire de sa formation lors des élections législatives du 10 mai prochain. Lors de la rencontre, M.Belkhadem s'est dit confiant quant aux résultats que réalisera son parti qui restera, selon lui, la première force politique du pays. Par ailleurs, M.Belkhadem a donné des instructions aux têtes de listes lors de ces législatives, les appelant à mener une compétition intègre tout en préservant le message du front dans leurs discours. Il a rappelé aux candidats que l'action électorale n'était «pas chose aisée mais une compétition qui exigeait savoir-faire, intégrité et respect des engagements pris». Le slogan du FLN pour la campagne électorale: Fidélité au Front de libération. Comme s'il fallait libérer ce pays de quelque chose.