Le tome II de l'ouvrage intitulé Les efforts de préservation de la pensée kabyle aux XVIIIe et XIXe siècles, paraîtra avant la fin du mois en cours, nous a indiqué l'auteur Younès Adli. Ce dernier précise que le deuxième tome de son livre sortira chez le même éditeur à savoir, l'Odyssée de Ali Oubellil. Le premier tome de La Pensée kabyle a connu un grand succès en librairie pour une multitude de raisons. D'abord, grâce au sujet traité mais aussi parce l'auteur est très connu dans le milieu de la recherche dans le domaine de la culture berbère et dans le milieu universitaire puisqu'il a enseigné pendant des années au département de langue et culture amazighes de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Younès Adli nous a précisé que le tome II de son livre se scinde en trois principaux axes. Le premier est une analyse de la pensée philosophique kabyle en référence à Cheikh Mohand Oulhocine et Cheikh Aheddad. Le deuxième volet s'attarde sur la pensée kabyle face aux épreuves des déportations notamment en Nouvelle-Calédonie. Et enfin, l'introduction de la pensée kabyle dans les différents groupes humains et des mouvements scientifiques ayant pris en considération le cas kabyle dans leurs recherches à l'instar de Karl Marx, entre autres. Younès Adli, qui est docteur en langues, littératures et sociétés à l'Institut des langues et cultures orientales de Paris (Inalco), ambitionne à travers les deux tomes de son livre La Pensée kabyle de suivre les réflexes de préservation de la même pensée aux XVIIIe et XIXe siècles. «Si peu connue et pourtant si typique dans le monde musulman, cette pensée est d'abord présentée à l'intérieur de ses frontières régionales, à travers des corpus religieux, sociopolitique et culturel, et ensuite à l'extérieur, dans de nouveaux espaces comme ceux des villes ou encore de l'émigration, de l'exil et de la déportation», explique Younès Adli. Ce dernier précise aussi que sur le plan socioculturel, la pensée kabyle a promu des valeurs, considérées comme des invariants, à l'exemple de la suprématie du spirituel sur le matériel. De hautes idées philosophiques sont venues s'y greffer, et «laânaya», qui garantit la protection de la personne humaine dans les conditions les plus extrêmes, reste un degré d'humanisme que peu de sociétés ont atteint. Le livre de Younès Adli, à travers ses deux tomes, a pour but d'apporter des réponses à plusieurs questions dont celle de savoir comment, et dans quelles conditions, les hommes que l'auteur a choisis, sont représentatifs des deux siècles concernés par la recherche. L'auteur répond aussi à la question: dans quelles conditions ces mêmes hommes sont-ils parvenus à produire une pensée critique et, comment la pensée kabyle a-t-elle résisté à l'occupation. Younès Adli prouve aussi, suite à des années de recherches, la formation d'une civilisation qualifiée de réfugiée dans la ruralité. Le travail scientifique de Younès Adi a pour but de suivre l'émergence de pensées sociopolitique, juridique et religieuse dans les villages, puis le recentrage de toute une pensée philosophique qui s'est conservée dans les lieux de savoir et les sanctuaires de l'époque. Les deux derniers objectifs visés par l'auteur consistent à comprendre avec quels ressorts et à quel dessein cette pensée s'est reproduite dans les espaces de l'exil et de la déportation et enfin montrer comment la relation qui s'est nouée entre l'organisation traditionnelle de la région de Kabylie et le monde moderne s'était soldée par la suggestion du cas kabyle par tout un mouvement scientifique européen au XIXe siècle.