Pour le moment, on laisse la chance aux négociations Les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU condamnent le rapt des diplomates algériens à Gao. En mobilisant tous les moyens humains en vue de libérer les sept diplomates algériens dont le consul, enlevés à Gao au Mali jeudi dernier, l'Algérie entend préserver la vie des otages, sans pour autant céder au chantage des ravisseurs. L'Algérie ne tient pas à transgresser la souveraineté du Mali surtout qu'elle refuse l'ingérence dans les crises des autres pays. Nos sources assurent qu'aucune initiative unilatérale ne sera prise sans l'aval de ses partenaires directs. Pour le moment, on laisse la chance aux négociations. Les ravisseurs sont appelés à comprendre qu'aucun chantage ne sera toléré. Nos sources font allusion à une possibilité de rançon que les auteurs du rapt pourraient envisager. L'Algérie a promu une initiative adoptée par l'ONU et par plusieurs pays occidentaux, relative à criminalisation du versement de la rançon. L'Algérie parvient à libérer ses compatriotes en imposant ces deux conditions et elle aura réussi là ou beaucoup ont échoué. Reste maintenant, à savoir si une intervention militaire africaine approuvée par l'ONU sera mise en oeuvre et si l'Algérie y participera pour mener une action contre les ravisseurs. Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères organisée depuis quelques jours à Nouakchott, Abdelkader Messahel, qui représentait l'Algérie, était en faveur d'une solution politique. Mais une intervention armée est la plus conforme au contexte actuel qui prévaut dans cette région sous contrôle des terroristes de toutes tendances et le Mouvement nationale pour la libération de l'Azawad qui prétend à une indépendance. Réagissant justement à cet acte terroriste, le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni le 10 avril, présidé par les Etats-Unis, a dans un communiqué diffusé lundi condamné le kidnapping des sept diplomates algériens. «Les quinze membres du Conseil condamnent toute violence et pillage, y compris contre des travailleurs humanitaires et le rapt de diplomates algériens à Gao», a-t-on souligné. Dans le même communiqué, le Conseil de sécurité a appelé à la libération immédiate de tous les otages et à une cessation de toutes les violences, en sollicitant une solution pacifique à travers le dialogue. La même condamnation a été exprimée par la Ligue arabe. Tout en manifestant sa solidarité à l'Algérie, elle appelle à son tour toutes les parties impliquées à libérer les sept représentants de la diplomatie algérienne, indiquant dans un communiqué être très préoccupée par cette situation et suit avec intérêt le cours des événements. Dans ce même communiqué, la Ligue arabe a dénoncé les actes terroristes sous toutes leurs formes et aspire à la conjugaison des efforts régionaux et internationaux. Les mêmes inquiétudes ont également été exprimées par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui remarque une menace terroriste conséquente et considérable, notamment dans le nord du Mali «due à la présence parmi les rebelles de membres d'Al Qaîda au Maghreb islamique et d'éléments extrémistes», souligne encore le communiqué du Conseil de sécurité.