Le Mali demande à la Mauritanie de l'aider à résoudre la crise dans le nord de son territoire, depuis deux semaines sous contrôle des rebelles touareg et de groupes islamistes armés, a affirmé dimanche à Nouakchott un émissaire malien reçu par le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Nous sommes venus pour informer le président de la République (Aziz) qu'au Mali nous comptons beaucoup sur la Mauritanie, comme nous comptons sur les autres pays voisins, pour résoudre les grand problèmes que connaît le nord du Mali », a déclaré à la presse Tibilé Dramé après l'entretien. L'émissaire a remis au président mauritanien un message du chef de l'Etat par intérim du Mali, Dioncounda Traoré. M. Dramé a souhaité que s'ouvrent «bientôt des entretiens avec nos concitoyens du Mouvement national pour la libération de l'Azawad » (MNLA, rébellion touareg), pour «assainir (leurs) sentiments vis-à-vis de la Nation et de la République dans le cadre de l'intégrité territoriale du Mali ». Le MNLA, dont des dirigeants sont basés à Nouakchott, a proclamé «l'indépendance » de l'Azawad (nord du Mali), une déclaration rejetée par la communauté internationale. Sur le terrain, les rebelles touareg subissent l'ascendant du groupe islamiste Ansar Dine, appuyé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). « Le MNLA doit commencer par confirmer ses disponibilités au dialogue » et il est «souhaitable » qu'il revienne sur sa déclaration d'indépendance pour favoriser une «solution rapide », a poursuivi l'émissaire, appelant les rebelles touareg à «saisir la main qui leur est tendue ». « Des bases existent pour un dialogue avec Ansar Dine », qui prône la charia (loi islamique) mais refuse la partition, a-t-il jugé, rejetant toute négociation «avec les groupes jihadistes qui ne sont pas maliens » et « n'ont rien à faire chez nous », allusion à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La crise dans le Nord est l'un des principaux points au menu des discussions intermaliennes qui devaient reprendre dimanche après-midi au Burkina Faso.