Plusieurs otages sont toujours détenus au Sahel Cette réunion, qui se déroulera à huis clos, est organisée à l'initiative conjointe de l'Algérie et des Etats-Unis d'Amérique. Une réunion au niveau des experts dans le cadre du Forum global de la lutte contre le terrorisme (Fgct), consacrée à l'examen des meilleures pratiques pour prévenir et dénier aux groupes terroristes le bénéfice de la prise d'otage contre le paiement de rançons, se tiendra aujourd'hui et demain à Alger, a-t-on appris hier, de source officielle. Cette réunion, qui se déroulera à huis clos, est organisée à l'initiative conjointe de l'Algérie et des Etats-Unis d'Amérique, a-t-on précisé de même source. Le Fgct est un mécanisme multilatéral informel lancé à New York en septembre 2011, qui vise à renforcer l'architecture internationale de lutte antiterroriste et à établir une coopération internationale renforcée en mobilisant l'expertise et les ressources nécessaires. Membre fondateur du Forum qui comprend 28 pays et deux organisations internationales, l'Algérie copréside avec le Canada le groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte antiterroriste dans la région du Sahel dont la première réunion s'est tenue à Alger au mois de novembre 2011. Sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, une grave constatation a été faite et révélée par le directeur du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme, Francisco Caetano José Madeira, hier à Alger. L'hôte de la capitale fera remarquer à l'ouverture d'un cours sur l'analyse du renseignement opérationnel que plusieurs pays africains ont un sérieux déficit dans leurs capacités de lutte contre le terrorisme et les crimes organisés sous toutes leurs formes avant d'ajouter: «Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il existait un déficit sérieux en moyens de lutte antiterroriste dans plusieurs pays africains». La rencontre assistée par la Police fédérale d'Allemagne (BKA), qui a réuni une trentaine de participants de 13 pays de l'Afrique, a été organisée au siège du Caert à Alger, au cours de laquelle, il a été clairement expliqué par le responsable du Caert que «le déficit se traduit, à travers l'insuffisance de capacité pour lutter contre le terrorisme, le nombre réduit d'officiers de renseignement parfaitement informés et le manque de moyens pour la collecte du renseignement et l'analyse». Selon des sources sécuritaires contactées à ce propos, plusieurs pays de l'Afrique ne maîtrisent pas encore les mécanismes de la lutte contre le terrorisme dont l'exploitation du renseignement qui est le nerf de la guerre contre ce phénomène transnational. A cela ajoutent les mêmes sources, le manque de moyens humains et matériels rend encore la tâche plus complexe dans certains pays de l'Afrique. Tous ces éléments sont pour le responsable Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme «nécessaires, indispensables, devant permettre de prévoir les menaces terroristes et élaborer les plans d'action pour les juguler». Le même responsable ne manquera de faire part «des carences constatées quant à la protection des infrastructures et sites sensibles dans la région du Sahel». A son sens, il est indispensable de «renforcer l'appareil judiciaire dans les pays de cette sous-région pour lutter efficacement contre le terrorisme et les réseaux du crime organisé». Reconnaissant la grande menace qui vise l'unité et l'intégrité territoriale des Etats du Sahel, notamment le Mali, le même responsable indique que le terrorisme a émergé à la faveur de la crise survenue en Libye, soutenant que les pays du Sahel font face à de sérieux défis «qu'ils devront relever, telles les conséquences de la crise libyenne ayant généré une circulation d'armes de tous calibres et un retour d'éléments armés dans la région». Le conférencier est revenu sur les événements ayant secoué le Mali qui a ouvert les voies devant «une rébellion sécessionniste et la multiplication de groupes armés, se revendiquant islamistes».