Douze personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans les affrontements qui ont opposé vendredi la tribu des Toubous et des forces liées à l'armée libyenne à Koufra dans le sud-est de la Libye, selon un responsable tribal, cité par les agences de presse. « 12 personnes ont été tuées et plus de 35 blessées » depuis vendredi, a déclaré Aissa Abdelmadjid Mansour, un chef de la tribu «Toubou », précisant que ce chiffre était le bilan des combats dans deux quartiers résidentiels Toubous. «Ils nous tirent dessus avec des grenades, des roquettes Grad et des mitrailleuses anti-aériennes », a-t-il affirmé, en accusant l'armée de commettre un nettoyage ethnique dans la ville de Koufra. Ce responsable tribal a précisé que deux quartiers Toubous avaient été attaqués par des forces liées à l'armée, notamment la Brigade Bouclier de la Libye et le conseil militaire de Koufra. «Les attaques contre les zones Toubous ont commencé à 14H00 hier et ont continué jusqu'à plus de 19H00 aujourd'hui », a indiqué un autre chef tribal. Selon ce dernier, une douzaine de maisons ont été incendiées et au moins quatre Toubous ont été tués. Un infirmier dans un hôpital de campagne a également fait état de quatre morts, ainsi que de 16 blessés, évoquant des tirs sporadiques et des maisons brûlées. Des anciens de la tribu Toubou ont déclaré que la situation des blessés était critique en raison du manque de médicaments et de nourriture et ont accusé les dirigeants de l'armée d'être incapables de contrôler la brigade Bouclier de la Libye. «L'armée est incapable d'arrêter la brigade Bouclier de la Libye qui est censée être sous son commandement », a déploré Hussein Sake, qui a pris part l'effusion de sang. «Jusqu'à présent, nous n'avons pas pu obtenir un cessez-le-feu », a-t-il ajouté, précisant que la situation humanitaire était pitoyable, car les zones Toubou manquent de moyens médicaux. Selon lui, les magasins d'alimentation sont aussi restés fermés en raison des violences. Le chef de la brigade Bouclier de la Libye, Wissam Ben Hmid, avait expliqué vendredi que les affrontements avaient éclaté après que les Zwei, une autre tribu à Koufra, eurent tué un Toubou par balles. «Les Toubous ont réagi en tirant sur toutes les voitures passant à proximité de leur quartier. Nous leur avons demandé de se retirer en vain », avait-il ajouté. «Le problème a commencé quand les Toubous ont ouvert le feu sur l'armée et blessé certains soldats », a déclaré de son côté un habitant de Koufra, cité par les agences. Des combats entre les Toubous et les Zwei avaient fait en février dernier plus d'une centaine de morts des deux côtés en une douzaine de jours à Koufra, ville frontalière du Tchad, du Soudan et de l'Egypte. Les autorités avaient alors envoyé une brigade d'ex-rebelles depuis Benghazi pour s'interposer entre les deux rivaux.