Hormis les mesures prises par le chef du gouvernement, la direction générale a procédé à un important mouvement de ses cadres. L'institution des douanes algériennes a connu, ces derniers temps, un important mouvement au sein de ses structures et qui s'est traduit par des mutations et des limogeages «dont certains ont été camouflés par des mises à la retraite». C'est le cas du directeur de la prévention et de la sécurité, lequel s'est vu annuler le décret et remplacer par M.Driss qui assure l'intérim. D'un autre côté, le directeur régional du port d'Alger, M.Ghouzlene a été invité, par décision ministérielle, à prendre les mêmes fonctions au port d'Annaba de même que certains divisionnaires par décision de la direction générale. Celui-ci a été remplacé par M.Bentahar a la tête de la direction régionale centre (Alger port). Par ailleurs, le SG du syndicat qui, au terme du conseil national, avait engagé un bras de fer en décrétant une grève nationale pour faire aboutir les récurrentes revendications socioprofessionnelles, a revendiqué «la suppression de la direction de prévention et de la sécurité». Les raisons nous sont données par certains hauts cadres qui, requerrant l'anonymat, affirment que «toutes les affaires délictueuses sont fomentées et dictées par le biais de ce poste névralgique au sein des douanes», ajoutant que «sur simple injonction ou appel téléphonique, beaucoup de trafiquants sont arrivés à passer au travers des mailles des filets tendus par les équipes des douanes aux divers ports». Il est également à préciser que certains hauts cadres ont été «démis de leurs fonctions sur demande du Chef du gouvernement, à la suite des scandaleux dossiers dans lesquels ils étaient impliqués et qui ont abouti sur le bureau des magistrats». Les informations concernant «la mise en quarantaine du responsable de la communication et porte-parole officiel de l'institution», rapportées par certains titres de presse ont été démenties par l'institution. Un démenti «jugé ubuesque du fait que le responsable en question a bel et bien été relevé de ses fonctions par le Chef du gouvernement (décision de non-reconduction du porte-parole dans ses fonctions)», nous révèle une source digne de foi qui ajoute pour plus de clarification «que le responsable a occupé le poste par intérim et n'a jamais été désigné par décret comme le stipule la loi». «Pire encore, ce responsable qui représentait l'institution a maintes fois demandé d'être nommé par décret et a essuyé des refus de la part du pouvoir», conclut notre informateur. Devant ces affirmations, force est de se demander «pourquoi personne n'a clamé cette vérité?». «Serait-il concevable qu'une personne soit placée, sans décret préalable et durant des années, à la tête d'un service de communication qui plus est, le plus important de par sa représentativité?». Voilà en tous les cas, une vérité qui taraude les esprits de l'ensemble des douaniers. Au terme des procès en justice relatifs à certains scandales (affaire des batteries, métaux ferreux et non ferreux, affaire «Luca» et bien d'autres) d'autres cadres ont été placés sous contrôle judiciaire. Il faut relever que certains experts en économie estiment que «les diverses affaires contentieuses ont généré un manque à gagner qui se compte à coups de milliards et causé des préjudices considérables aux caisses du Trésor public». Selon ces experts, «le manque de spécialisation des magistrats dans le domaine fiscal et bancaire rend incompétente la justice dans le traitement des dossiers et permet aux trafiquants de récidiver». Toutefois, la stratégie mise en place par le directeur général, M. Lebib a porté ses fruits. Le maillage ainsi mis en place par le DG a permis le démantèlement de réseaux importants et des saisies records effectuées par les douaniers «fidèles à la stratégie». C'est dire que bien des douaniers à tout niveau, ont favorablement accueilli les dernières évolutions au sein de l'institution. Pour l'heure, les activités commerciales aux ports devront être quelque peu ralenties durant le Ramadan. On estime à 70% ce ralentissement qui sera mis à profit par les équipes des douanes pour rechercher des conteneurs contenant des produits prohibés et qui «somnoleraient» parmi les milliers d'autres en souffrance au port d'Alger.